Goodluck Jonathan échangeant avec Bola Tinubu (ph)

L'ancien Président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a informé le samedi 29 novembre dernier le Président Bola Tinubu sur la crise politique qui secoue la Guinée-Bissau suite à l'élection présidentielle contestée et le coup d'État militaire qui a suivi.

Jonathan, qui dirigeait la mission d'observation de la CEDEAO, a indiqué qu'il est d'usage d'informer le dirigeant nigérian des développements régionaux avant la réunion prévue des chefs d'État de la CEDEAO.

A sa sortie de l’audience à la présidence à Abuja, l'ancien gouverneur de l'État de Bayelsa a déclaré qu’ « Au sein de la CEDEAO, au retour de missions de ce type, on informe son Président afin que les dirigeants disposent d'informations de première main ».

Rapport de mission et appel à la CEDEAO

Sur le cours du processus électoral qui a était en cours en Guinée-Bissau, l’ancien Président nigérian a souligné qu’après les votes, le dépouillement des votes en Guinée-Bissau était terminé et a insisté sur la nécessité de proclamer officiellement le nom du vainqueur de l'élection.

A la veille de la publication des résultats de l'élection présidentielle, l'Armée a annoncé le 26 novembre 2025 avoir renversé le Président Umaro Sissoco Embalo et mis un terme au processus électoral.

Le chef du Forum des sages de l'Afrique de l'Ouest a insisté sur l'urgence pour le bloc régional de privilégier le dialogue avec les autorités militaires afin de prévenir l'instabilité et d'éviter le recours à la force. Sur la stratégie à adopter en vue d’un règlement consensuel de la crise, Jonathan a laissé entendre que « Nous n'allons pas chasser les militaires par la force. Des gens vont mourir. La CEDEAO doit dialoguer avec eux. Ils savent ce qu'il faut faire ».

Préalable et voie salutaire

Dans l’espoir que sa proposition porte des fruits, le chef de la mission d'observation de la CEDEAO en Guinée-Bissau a exigé la libération immédiate du candidat de l'opposition, Fernando Diaz, détenu, affirmant qu'il n'a commis aucune infraction et ne s'est jamais proclamé vainqueur.

Concernant l’interruption du processus électoral par l’Armée, l’office nigérian a lâché que « L'essentiel, c'est que l'élection est terminée. Le dépouillement est presque achevé. En fait, les résultats sont connus, et l'important est que le vainqueur de cette élection soit proclamé ».

Jonathan a insisté sur le fait que le vainqueur déclaré devra être investi si les autorités militaires y consentent, affirmant que l'Afrique doit surmonter les crises politiques fréquentes.

Soulignons que la réunion d'information de Goodluck Jonathan avec Bola Tinubu intervient dans un contexte de recul démocratique croissant en Afrique de l'Ouest, où la CEDEAO peine à dissuader les coups d'État et à faire respecter les délais de transition.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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