Cameroun : Vives tensions à Douala après qu'un policier ait ouvert le feu sur un conducteur de mototaxi
Une altercation entre un moto-taximan et un agent de police a déclenché une vague de protestation dans plusieurs quartiers de Douala ce jeudi matin, paralysant la circulation et créant un climat explosif dans un contexte post-électoral déjà tendu, a-t-on appris.
Incident déclencheur
Selon plusieurs témoignages concordants, un contrôle de police aurait viré au drame dans la nuit de mercredi à jeudi dans le 5ᵉ arrondissement de Douala. Un agent de police a ouvert le feu sur un conducteur de mototaxi lors d'un contrôle de routine. La victime aurait été grièvement blessée par balle.
D'après les témoins présents sur les lieux, l'altercation serait survenue lorsque le moto-taximan aurait refusé de s » faire racketter en versant un « tchoko » paiement informel souvent exigé par certains agents et évalué entre 500 et 1 000 FCFA. Ce geste, jugé incompréhensible et brutal par les conducteurs de moto, a immédiatement provoqué leur colère, apprend-on.
Tôt ce jeudi matin, des conducteurs de mototaxi se sont rassemblés en très grand nombre au lieu-dit École publique de Deïdo pour exprimer leur indignation. En réaction à ce qu'ils qualifient d'abus insupportable, les manifestants ont érigé des barricades dans plusieurs secteurs stratégiques de la ville, selon de nombreux medias locaux.
Toujours selon les mêmes sources, le mécontentement s’est très vite généralisé. La situation est particulièrement tendue dans plusieurs quartiers populaires de Douala, notamment Deido, Bepanda.
Les routes sont bloquées entre le quartier Grand Moulin et Bepanda, paralysant complètement la circulation. Les manifestations se sont également étendues au carrefour Deido et dans le quartier commercial d’Akwa, créant une atmosphère explosive.
Des incidents violents ont été rapportés, notamment l'incendie d’une station-service.
Revendications
Au-delà de cet incident spécifique, les conducteurs de moto dénoncent l'excès de zèle de certaines forces de l'ordre et l'enchaînement de nombreux points de contrôle routiers, qu'ils perçoivent comme du racket systématique.
Face à la mobilisation spontanée et à la montée de la tension, les autorités ont rapidement déployé des unités de maintien de l'ordre afin de contenir la foule et prévenir tout débordement dans ce contexte post-électoral déjà fragile.
Le sous-préfet de Douala 1er, Arnaud Heungap, s'est rendu sur place pour tenter de désamorcer la manifestation. L'administrateur civil a présenté une vidéo aux manifestants et leur a fait savoir que la victime, prise en charge à l'hôpital Laquintinie, n'était pas décédée contrairement aux rumeurs qui circulaient. Les autorités multiplient actuellement les tractations pour convaincre les moto-taximen de cesser leurs protestations.
Par ailleurs, de nombreuses voix réclament l'ouverture immédiate d'une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ce drame et établir clairement les responsabilités. La situation reste sous haute surveillance alors que la tension demeure palpable dans plusieurs quartiers de la capitale économique camerounaise.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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