La table de séance (.ph KOACI.) 

L’interaction entre la dynamique industrielle et l’environnement fait émerger des problèmes sociaux et sanitaires majeurs. Ceux-ci nécessitent une réflexion approfondie afin de dégager un cadre conceptuel et éthique solide, et surtout de définir des actions concrètes pour y faire face. C’est dans cette perspective que la Chaire UNESCO de Bioéthique et le Département de Philosophie ont organisé, ce mercredi 10 décembre 2025, à l’Université Alassane Ouattara (UAO) de Bouaké, un Colloque International Pluridisciplinaire sur le thème : « Pollutions industrielles et risques sanitaires en Côte d’Ivoire : Diagnostics, Défis et Perspectives Thérapeutiques ».

Ces dernières années, la Côte d’Ivoire est confrontée à des risques environnementaux et sanitaires croissants, pollution de l’eau et des sols, contamination chimique, niveaux élevés de poussières, usage de substances toxiques telles que le mercure, le cyanure ou encore les pesticides.

Pr Assouman Bamba, Directeur de l’UFR Communication et Société et représentant du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, a exprimé les attentes issues de ce colloque. « Après ce colloque, nous attendons des propositions concrètes, des pistes de solutions afin que le développement industriel en Côte d’Ivoire soit durable avec moins de pollution, moins de maladies, et donc moins de difficultés pour les populations. Les résultats doivent avoir un impact réel et nous aider à mieux maîtriser la pollution pour favoriser un développement plus sain.» a-t-il expliqué.

Pr Traoré Grégoire, Chef du département de Philosophie, a mis en lumière la dimension éthique de la question environnementale. Selon lui, « Il s’agit ici de repenser les normes qui encadrent notre comportement face à l’environnement. L’éthique implique une responsabilité à la fois individuelle et collective, car tout se déroule à l’intérieur de l’environnement, qui est le socle de toute vie. Aujourd’hui, les déchets plastiques altèrent profondément notre cadre de vie et représentent une menace directe pour la santé. Le véritable problème réside dans le manque de suivi rigoureux des textes en vigueur. Être exigeant sur ces questions, c’est garantir notre propre survie. En réalité, à travers ce débat, c’est le destin de notre humanité qui se joue. »

Lors de ce colloque, les responsables ont également bénéficié, de la part du SAMU de l’Environnement international, d’un don symbolique de matériels de sensibilisation et d’équipements pratiques destinés à renforcer la lutte contre les effets néfastes de la pollution industrielle.

Pr Poamé Lazare, Professeur titulaire, quant à lui, rappelé le rôle de la Chaire UNESCO de bioéthique qu’il dirige. « Dédiée à la bioéthique, à la recherche éthique, au changement climatique et à la santé, cette Chaire organise ce colloque international en partenariat avec le SAMU de l’Environnement international. Aujourd’hui, il est clair que les avancées scientifiques ont donné naissance à une industrie puissante, devenue la principale source de pollution de l’eau, de l’air et des sols.

Il est donc impératif d’adopter une posture de protecteur de la nature, de considérer cette dernière comme une entité vivante, dotée de sa propre finalité. Les pollutions industrielles qu’elles soient chimiques, thermiques ou liées aux déchets sont les plus menaçantes. Les besoins de l’Afrique concernent autant le présent que l’avenir. En ce sens, la Francophonie s’est engagée résolument vers une vision durable...» a-t-il mis en lumière.

Ce colloque international vise ainsi à croiser les expertises de chercheurs venus d’horizons divers, dans le but d’identifier des mécanismes de gestion environnementale capables de concilier activités industrielles et respect des conditions environnementales, sociales et physiques des individus. L’objectif est clair : promouvoir une production industrielle responsable, soucieuse de l’homme et de son environnement.

T..K.Emile

tkemile@koaci.com