Côte d'Ivoire : Blanchiment des capitaux et financement du terrorisme, une cinquantaine de magistrats de la Cour d'Appel d'Abidjan aiguisent leurs connaissances pour mieux juger les délinquants économ
L'Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Criminels (AGRAC), en partenariat avec l'Agence Allemande pour la Coopération Technique (GIZ), organise à Yamoussoukro, un atelier de formation destiné à une cinquantaine de magistrats de la Cour d'Appel d'Abidjan. Cette initiative, inscrite dans le cadre du projet « Renforcement de la bonne gouvernance pour davantage de redevabilité, d'intégrité et de transparence en Côte d'Ivoire », vise à renforcer les capacités des acteurs judiciaires dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
L'atelier se concentre sur l'amélioration des procédures de saisie et de confiscation des avoirs criminels, des outils essentiels pour lutter contre la criminalité économique et financière.
L'objectif principal de cette formation est d'offrir aux magistrats les connaissances et compétences nécessaires pour maîtriser les concepts liés au blanchiment de capitaux, comprendre les instruments juridiques pertinents, et appliquer efficacement les procédures de saisie et de confiscation des biens criminels. À travers cette formation, l'AGRAC espère accroître les saisies et les confiscations dans le cadre des décisions judiciaires, afin de priver les criminels des fruits de leurs activités illicites.
La formation, qui se déroule au HP Resort de Yamoussoukro (ancien Hôtel des Parlementaires), est divisée en deux sessions : la première, les 11 et 12 novembre 2024, et la seconde, les 13 et 14 novembre 2024.
L'atelier a été inauguré par plusieurs personnalités, dont Marie Léonard Lebry, Directeur général de lInstitut National de Formation Judiciaire, qui a représenté le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme. Il a insisté sur la nécessité de cibler les avoirs criminels dans la lutte contre la délinquance économique. Selon lui, "il faut frapper dans le porte-monnaie du délinquant, lui arracher ce quil a arraché aux autres", soulignant l'importance de la saisie et de la confiscation des biens mal acquis pour renforcer l'efficacité de la justice.
Bourahiman Ouattara, Directeur général Adjoint de l'AGRAC, a également pris la parole pour rappeler l'importance de cette formation dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Il a précisé que la saisie et la confiscation des avoirs criminels sont cruciales pour garantir la stabilité du système financier et la crédibilité des institutions. Il a encouragé les magistrats à acquérir les compétences nécessaires pour mener à bien ces actions, afin de renforcer la chaîne pénale.
Roman Ambuehl, Directeur Composante à la GIZ, a mis en avant l'engagement de l'Allemagne dans la promotion de la bonne gouvernance en Côte dIvoire à travers ce projet. Il a rappelé que l'appui technique de la GIZ vise à améliorer les capacités institutionnelles de l'AGRAC dans le traitement juridique de la criminalité économique et financière.
Le projet « Bonne gouvernance pour davantage de redevabilité, d'intégrité et de transparence en Côte d'Ivoire », financé par le ministère Fédéral Allemand de la Coopération Économique et du Développement (BMZ), est un levier important pour renforcer la transparence et l'intégrité dans la gestion des ressources publiques en Côte d'Ivoire. Dans sa phase actuelle, ce projet soutient l'AGRAC dans la formation et l'accompagnement des autorités judiciaires pour mieux lutter contre la criminalité financière, particulièrement à travers des procédures de saisie et de confiscation efficaces.
L'atelier de formation organisé par l'AGRAC et la GIZ représente une étape clé dans la lutte contre la criminalité économique et financière en Côte d'Ivoire. En renforçant les compétences des magistrats sur les enjeux du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, il est possible d'espérer une application plus rigoureuse des lois et une privation plus efficace des criminels de leurs biens mal acquis. Ainsi, la Côte d'Ivoire poursuit son engagement en matière de bonne gouvernance et de transparence, contribuant à la stabilité économique et à la crédibilité de ses institutions judiciaires.
Wassimagnon
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