

Cameroun : Le transgenre Shakiro affirme que Maurice Kamto soutient la dépénalisation de l'homosexualité, le Mrc dément
Shakiro
Dans un contexte pré-électoral tendu à quelques mois de la présidentielle camerounaise d'octobre 2025, une nouvelle polémique enflamme les réseaux sociaux et l'arène politique. Le transgenre Shakiro, de son vrai nom Njeukam Loïc Midrel, a affirmé dans une vidéo devenue virale avoir rencontré Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qui lui aurait promis de dépénaliser l'homosexualité s'il était élu.
Déclarations contestées
Selon les propos de Shakiro, cette rencontre aurait été organisée par Me Alice Nkom, avocate connue pour son engagement en faveur des droits LGBT+ au Cameroun. Dans la vidéo, Shakiro affirme sans détour que le leader de l'opposition lui aurait « prouvé qu'il était pour l'homosexualité » et se serait engagé à la dépénaliser une fois au pouvoir.
La réaction du MRC ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué officiel signé par Jean Emmanuel Ateba, le parti dément catégoriquement ces allégations : « Le Président National, Maurice KAMTO, n'a jamais rencontré le personnage dénommé SHAKIRO. Tout comme il n'a jamais rencontré pour le compte de ce personnage ni un avocat, ni quiconque. »
Le communiqué rappelle également la position de Maurice Kamto sur la question : « Le Président National du MRC, Pr Maurice KAMTO, a affirmé à plusieurs reprises publiquement au sujet de la légalisation de l'homosexualité que la société Camerounaise a ses valeurs propres dont l'homosexualité n'en fait pas partie, et nos valeurs ne sont pas dissolubles dans la mondialisation. »
Sujet sensible
Cette controverse s'inscrit dans un historique d'accusations similaires visant Maurice Kamto. En 2018, l'universitaire Messanga Nyamding l'avait publiquement accusé de pédophilie sur un plateau de télévision, affirmant détenir des preuves, sans jamais être condamné malgré les poursuites intentées par Kamto.
L'affaire prend une dimension politique évidente à l'approche des élections. André Luther Meka, membre du Rassemblement démocratique camerounais (Rdpc au pouvoir), a annoncé vouloir lancer « une pétition en direction du MINAT pour la dissolution du MRC ».
L'homosexualité toujours pénalisée
Rappelons que l'homosexualité demeure illégale au Cameroun. Le Code pénal prévoit jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 200 000 francs CFA d'amende pour les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Un contexte qui rend particulièrement sensible toute prise de position politique sur ce sujet.
Le débat a pris une nouvelle dimension en juillet 2024, lorsque Brenda Biya, fille du président Paul Biya et connue sous le nom d'artiste King Nasty, a fait son coming out en tant que lesbienne, sans faire l'objet de poursuites judiciaires.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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