Adou Richard ce mardi à Abidjan (ph KOACI)

Les avocats de Guillaume Kigbafory Soro ont boycotté l'audience du 28 avril 2020 au cours de laquelle, leur client a été condamnation par contumace à 20 ans parce qu'en exil en France depuis le mois de janvier alors que ces derniers étaient informés de la tenue de l'audience. 

En dépit de la défection des défenseurs de l'ancien Premier ministre poursuivit pour des faits de détournement de deniers de recel et de blanchiment de capitaux, le Tribunal n'a pas commis d’office des avocats pour l'accusé.

«En droit ivoirien, la commission d'office d'avocats, intervient surtout en matière criminelle, lorsque l’accusé n'a pas les moyens de s'offrir le ministère d'un avocat. Ou lorsque la personne a fait appel à l’assistance judiciaire parce qu’elle est complètement démunie, ou n'a pas les moyens d'assurer sa défense, » a mentionné, le Procureur de la République.

Il a indiqué qu'en pareille occurrence, depuis le premier jour, plusieurs avocats se sont constitués tant nationaux qu'internationaux pour Soro Guillaume, donc le Tribunal ne pouvait plus et puis il n'est pas dans un cadre criminel.

«On n'est pas face à quelqu'un qui est indigent. Donc le Tribunal ne pouvait se permettre de commettre d'office des avocats, »a tranché, Adou Richard Christophe.

Il a néanmoins rappelé que le dimanche 26 avril, deux jours avant l'audience, un groupe d'avocats de Guillaume Kigbafory Soro s'est fendu d'un communiqué dans lequel, il a été dit que le Tribunal l’avait déjà condamné ensuite, des magistrats nommément cités allaient être l'objet de sanctions ciblées. 

«Toute chose pour dire que les avocats, non seulement avaient parfaitement connaissance que l'affaire allait avoir lieu, ont refusé de venir plaider mais ensuite, ces avocats se sont fendus en menaces. Les menaces n'ont jamais fait plier les magistrats. Les magistrats ivoiriens, ont été formés, certains ont été très bien formés et ils assument leur mission, » a expliqué le Procureur de la République.

Il a par ailleurs demandé «aux avocats des uns et des autres, de venir toujours discuter des arguments qui sont produits contre leurs clients, non pas sur les réseaux sociaux, dans la presse, mais dans un palais de justice. »

Parce que, selon lui, tous les arguments, tous les faits sont toujours détaillés dans le dossier et c'est dans le dossier du juge d'instruction il faut venir plaider sa cause.

«Ce n'est pas sur les réseaux sociaux. Parfois quand je vois cela, ça me fait sourire. Les réseaux sociaux sont un espace virtuel, la réalité se passe au palais de justice. Ces avocats qui ne viennent pas, le Procureur ne peut pas faire la police. Surtout quand l'avocat menace, » a conclu, le Procureur de la République.

Enfin et pour rappel, Guillaume Soro, en exil en France, avait mardi dernier lors de sa condamnation, 20 jours pour faire appel de la décision des juges. Sans appel, sans annulation ou grâce présidentielle il ne pourra, au regard des textes de loi, se présenter à la présidentielle d'octobre prochain pour laquelle les candidatures seront à déposer avant juillet prochain.

Wassimagnon