Côte d'Ivoire : Reportage : Bouaké, en prélude à Paquinou, une affluence constatée dans les gares
Des voyageurs attendant l'arrivée d'un car (ph KOACI)
À quelques jours des festivités de la Pâques, fête chrétienne commémorant la résurrection de Jésus Christ, également moment de retrouvailles et de réjouissances en pays Baoulé (ethnie du Centre de la Côte d’Ivoire Ndlr) dénommé « Paquinou », une forte affluence est constatée depuis peu à Bouaké, capitale de la région du Gbêkê.
L’avant Pâques 2021, les gares refusent du monde, la population veut se rattraper cette année, après l’interdiction en 2020 pour cause de Covid-19.
La célébration de la Pâques ou paquinou en pays Baoulé, est devenue si populaire qu’on a tendance à croire que c’est l’unique célébration de l’année. Déplacement de la ville vers le village et vis versa. Selon plusieurs témoignages, cette affluence record constatée cette année 2021, est dû au fait que plusieurs paysans Baoulé vivant en basse cote dans le sud du pays, n’ont pas vu les parents depuis des années et c’est l’occasion d’aller les voir et en profiter pour célébrer la fête de Pâques en famille.
Pour d’autres, en tant que associations culturelles ou autres, c’est l’occasion de mieux se connaître et encore renouer les liens de parenté. Pendant cette période actuellement, la ville de Bouaké connait de nombreux mouvement de personnes, véhicules de transport circulent comme un ballet. Egalement l’inquiétude fait place dans les foyers du fait que la majorité des filles de ménage abandonnent leurs patronnes pour le village.
L’ambiance est toute particulière ce vendredi 02 avril 2021 à Bouaké au centre ville, à la gare routière. Des centaines de voyageurs avec des bagages à leurs côtés, attendent impatiemment la venue des cars. Les vendeurs ambulants comme à leur habitude, s’affairent à proposer des produits avant le départ. Selon dame Koffi après l’interdiction de fêter la Pâques en 2020 en raison de la covid-19, il n’est nullement question de la rater cette année.
« On est là depuis 04 heures du matin. Je veux vite rentrer à Béoumi pour me préparer pour la fête. L’année passée, on n’a pas pu se déplacer mais cette année par la grâce de Dieu, on va rattraper cela. Je vais voir la famille et en profiter pour célébrer la Pâques avec elle.» a fait savoir dame Koffi.
Malgré que plusieurs cars se sont dirigés vers des destinations de l’intérieur, ce sont des milliers de voyageurs qui sont encore sur les bancs d’attente dans différentes gares de la la capitale du Gbêkê.
« Je vais à Daloa pour célébrer la fête en famille et jusque là, on nous demande d’attendre parce qu’il n’ya pas de cars encore disponibles. Je crois que je vais partir parce que j’y tiens.» lance pour sa part N’Guessan Kouamé, couvert de sueur ayant au dos son sac de voyage.
Selon le chef d'une gare, « on ne désemplie presque pas ces derniers jours. Hier, il y a eu plus d’une centaine de départs. Aujourd’hui, déjà à cette heure (10 heures GMT et heure locale), nous avons programmé plus d’une trentaine de départs. Alors qu’habituellement, nous n’atteignons pas ce nombre de départs par jour. C’est à dire que les Ivoiriens veulent vraiment fêter cette année.»
En ce qui concerne les dispositions et consignes données aux chauffeurs pour éviter les accidents, il se fait rassurant. « Nous avons promis des bonus aux chauffeurs qui éviteront les accidents sur la route. Ce, en faisant preuve de prudence. Nos cars sont même dotés d’un système de géo localisation visant à suivre les faits et gestes du conducteur.» dira-t-il ensuite.
Même constat dans une autre compagnie de transport située au quartier commerce, en plein centre de la ville où un déficit de cars se mêle à une ambiance chaude avec des bousculades partout. « Nous vous présentons toutes nos excuses pour le retard des cars. Nous ferons tout pour que chacun d’entre nous puisse relier sa localité dans de bonnes conditions pour cela, je demande à tous d’être juste un peu patients et indulgents », déclare vers des voyageurs énervés, Drissa, le chef de gare.
Konan Laure, une cliente à destination de Yamoussoukro, visiblement agacée, déplore quant à elle, le manque de professionnalisme de cette compagnie de transport. « Nous avons prévu des réjouissances qui doivent commencer aujourd’hui. Ce que je déplore, c’est que la gare est bondée de monde depuis 5 heures. Et je me suis retrouvée finalement sur le 9ème départ. Alors que j’espérais être là bas un peu plus tôt » a t’elle ouvertement fait savoir.
Tout autre tableau du côté des vendeuses et autres vendeurs qui se frottent les mains en cette période spéciale. Vendeuse de pain, dame Assetou Traoré ne peut que se réjouir pour la bonne marche de ses activités. « Avant cette période, si j’ai trop vendu c’est deux bassines mais actuellement où je vous parle, je viens de me ravitailler et je suis à mon 6ème tour. En tout cas, je gagne et je suis contente. Je peux gagner comme bénéfice plus de 20 000 fcfa par jour », explique-t-elle avec un large sourire aux coins des lèvres.
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
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Ça n'a rien.de nouveau cette affluence dans les gares en période de paquinou. Même en pleine rébellion sanglante du maudit chien de sindou et du rdr, les baoulé n'ont jamais manqué ce rdv culturel.
J'aurais aimé voir INTERDIRE cette fête "Paquinou"... Le niveau de la contamination du virus corona est élevé á Abidjan, mais les autorités politiques ferment leurs gros yeux là-dessus......... J'ai constaté personnellement au CHU de Treichville oú j'avais été "pris en charge" par le gouvernement après avoir eu le virus corona. Je suis "guéri"...Chaque jour il y a l'afflux de cas POSITIF .... J'aimerais que KOACI fasse un tour au CHU de Treichville au service des maladies infectieuses tropicales á partir de 7H 30...
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