Soro et Bamba à Paris

Les 23 et 24 décembre 2019, le Parquet avait ouvert une information judiciaire contre Guillaume Soro et ses proches, pour présomptions graves de tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national et de complot. 

Si l’audience devant le Tribunal correctionnel a débuté depuis le 16 avril 2021, celle devant le Tribunal criminel est prévue le 19 mai 2021.

Avant la tenue du procès par contumace annoncée pour ce mercredi, le collectif des avocats de l’ancien Président de l’Assemblée nationale émet des griefs contre la procédure.

Tout en contestant les charges contre leurs clients, la défense déplore notamment ce qu’elle qualifie de « violation des droits de l’homme » les faits suivants dans un communiqué ce mardi 18 mai 2021.

« Le fait que cette ordonnance a méconnu les décisions de la Cour Africaine des Droits de l’Homme ; Le renvoi de M. Guillaume Soro du chef de complot est une aberration juridique ; Le renvoi de Me Affoussy Bamba , devant le tribunal criminel manque de base légale, d’autant qu’elle n’est ni visée par le réquisitoire introductif (...) , Le même raisonnement se tient en ce qui concerne MM. Issiaka Fofana, Sess Soukou Mohamed, et Moussa Touré, lesquels n’ont jamais été également entendus, ni inculpés pour les faits visés au réquisitoire ; L’ordonnance de renvoi et de mise en accusation porte atteinte à la liberté de parole de la défense ; Les charges retenues par le magistrat instructeur sont artificielles ... C’est Pourquoi le collectif des avocats tient à dénoncer par le présent communiqué le simulacre de procès résultant de l’ordonnance de renvoi en cause, et a d’ores et déjà saisi les juridictions internationales, afin de contester ces atteintes graves aux droits fondamentaux de Guillaume Soro et de ses proches. Il est désormais certain que seul les instances internationales sont les garanties du droit en Côte d’Ivoire, puisque les juges nationaux ne sont que les plumes serviles du pouvoir exécutif », ont écrit Maître Affoussy Bamba et Robin Bernard.

Pour rappel, condamné à 20 ans de prison dans une affaire de recel, après avoir appelé à un coup d'Etat depuis la France en octobre 2020 lors de la présidentielle, Guillaume Soro vit en exil en France depuis bientôt deux ans.

Donatien Kautcha, Abidjan