Bédié et Gbagbo

Dans un entretien accordé ce lundi 27 septembre 2021 à nos confrères français "Jeune Afrique", le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a fait le grand déballage sur ses relations avec Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et évoqué le cas Guillaume Soro condamné à perpétuité par la justice ivoirienne.

« Laurent Gbagbo est un acteur majeur de la vie politique de notre pays, mais aussi un ancien président. J’ai donc donné des instructions pour qu’il reçoive tous les avantages et toutes les considérations dus à son rang (...) Je ne veux pas le juger, ses actes parleront pour lui. Nous avons désormais de bonnes relations, des relations normales, et nous échangeons souvent au téléphone », confie-t-il concernant l’ex-détenu de la prison de Scheveningen aux Pays-Bas, et avec Henri Konan Bédié. « C’est la même chose. Je l’ai eu récemment au téléphone, à l’occasion d’un deuil qui a frappé sa famille. Je considère qu’en ce qui concerne les trois grands leaders politiques de ce pays, comme les gens disent et si je suis inclus dans ce trio –, les choses se passent bien. Nous devons d’ailleurs nous voir dans un avenir proche afin d’échanger sur les défis que la Côte d’Ivoire se doit de relever. »

Évoquant le cas Guillaume Soro, pour le numéro un ivoirien, son ex-collaborateur doit affronter la justice.

« Je n’ai rien à dire de particulier sur le cas de Guillaume Soro. Ce dossier n’est pas à mon niveau, mais entre les mains de la justice. Les faits qui lui sont reprochés sont d’une extrême gravité et il a été l’objet d’une condamnation à perpétuité, mais il peut évidemment rentrer et faire face à la justice », a clarifié Ouattara avant de botter en touche sur une éventuelle candidature en 2025.

« J’ai été réélu il y a moins d’un an. Ma préoccupation immédiate, c’est de travailler au service de mes compatriotes. Pour 2025, je prendrai la décision appropriée le moment venu. Cela dit, ma position est connue, puisque je l’avais exprimée en mars 2020 (...) », rappelle-t-il, et de souligner n’avoir rien contre la limitation de l’âge à la présidentielle à 75 ans que s’apprête à proposer un député à ses collègues.

« Je n’ai rien contre. Je rappelle, une énième fois, que j’avais décidé de partir alors que j’avais 78 ans ! C’est un débat qui ne me gêne pas. Il appartiendra au Parlement d’approuver ou de refuser la proposition. La Constitution doit être impersonnelle. La question, ce n’est pas Ouattara, Bédié ou Gbagbo. »

Enfin, comme nous l'annoncions la semaine dernière, Alassane Ouattara a confirmé qu'un comité présidé par le Ministre Gilbert Kafana Koné, a été mis en place au RHDP pour une possible restructuration à venir.

Donatien Kautcha, Abidjan