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Côte d'Ivoire :   Procès de l'attentat de Grand-Bassam, un élément des forces spéciales avoue « les agresseurs étaient de vrais manieurs de fusils AK-47 »
 

Côte d'Ivoire : Procès de l'attentat de Grand-Bassam, un élément des forces spéciales avoue « les agresseurs étaient de vrais manieurs de fusils AK-47 »

 
 
 
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© Koaci.com - jeudi 08 décembre 2022 - 08:34

Lors du procès ce mercredi à Abidjan (ph KOACI)


L'acte 3 du procès de l'attentat de Grand-Bassam s'est tenu, mercredi 07 décembre 2022, au tribunal d'Abidjan-Plateau. Cette séance a été marquée par l'entrée en selle des témoins oculaires de l'attaque qui a fait 19 morts et 33 blessés le 19 mars 2012.


Ils étaient pour cette audience, quatre à témoigner à la barre. Il s'agit respectivement de Silué Lamine, âgé de 52ans et agent portuaire domicilié à Grand-Bassam, Oulagnon Franck Eric Pacôme, 49 ans, officier des affaires maritimes et portuaires domicilié à Bonoua, Kré N'Guessan Romaric 41 ans sans emploi, mais précédemment réceptionniste à l'hôtel résidence étoile du sud et K.S, agent des forces spéciales.


Si les trois premiers ont vécu la scène de l'attaque loin du théâtre de l'opération, le quatrième, lui, l'a vécu en étant dans le feu de l'action, car il était à la tête de l'unité des forces spéciales basée à Adiaké qui a été dépêchée sur le lieu de l'attaque pour affronter les terroristes.


" Nous étions au nombre de 24 et une fois sur les lieux, le groupe a été scindé en deux sous-groupes de 12 éléments chacun. Le premier groupe de 12 a été envoyé du côté de l'étoile du sud et le deuxième du côté de la paillote. Une fois sur les lieux, nous avons eu des affrontements avec les terroristes pendant près d'une heure, soldés par deux agresseurs abattus par l'unité que je dirigeais. Malheureusement, nous avons aussi perdu trois éléments, dont deux tués sur le champ et un autre qui a succombé par la suite de ses blessures", raconte K.S


À la question du procureur de savoir si les agresseurs avaient une certaine maitrise ou pas des armes en leur possession, l'agent des forces spéciales a répondu : " les agresseurs avaient une parfaite maîtrise des armes en leur possession. C'étaient de vrais manieurs des armes AK-47. Ils tiraient des rafales avec une certaine maitrise. Ils étaient vraiment surentrainés".

Selon l'agent K.S des forces spéciales, les deux terroristes abattus, portaient des chasubles avec des chargeurs d'armes et étaient de peau noire.


Passe d'arme entre la défense et le procureur


 

Entre les avocats de la défense et le procureur, des points discordants ont resurgi lors de l'audition de l'agent des forces spéciales. Alors que l'un des avocats de la défense cherchait à tirer des vers du nez du témoin avec un interrogatoire subtilement mené, le procureur Adou Richard s'en est fermement opposé, estimant que les questions de la défense pouvaient dévoiler des secrets sécuritaires.


Le procureur a souhaité que pour les questions pouvant mettre à mal les secrets de la defense nationale, les débats se déroulent à huis clos. Une proposition qui n'a pas été du goût de la défense.


Les accusés ont des trous de mémoires


Cissé Antao AG Mohamed et Barry Hassan ont été les deux derniers accusés à comparaître devant le juge Charles Bini du tribunal criminel ce mercredi 07 décembre 2022. L'on retient des interventions de ces deux accusés de graves contradictions entre leurs déclarations consignées dans les procès-verbaux du doyen des juges d'instruction et celles faites à la barre.


Si Cissé Antao AG Mohamed a nié devant le juge d'instruction s'être rendu à la plage avec le nommé Kounta Dalla, présumé cerveau de l'attaque de Grand-Bassam, il a reconnu à la barre qu'il a bel et bien fait partie de la virée à la plage de Bassam et qu'il s'est même baigné dans la mer tout comme Kounta Dalla.


Accusé pour sa part d'avoir convoyé du Mali jusqu'à Abidjan les armes ayant servi à l'attaque de Grand-Bassam, Barry Hassan a tout nié en bloc, arguant qu'il ne connait ni d'Adam, ni d'Eve Kounta Dalla.


Affirmant être de nationalité ivoirienne, Barry Hassan avait pourtant soutenu devant le juge d'instruction être le fils de Moussa Barry et Djeneba Barry tous deux de nationalité burkinabè. Ce même individu, par d'autres papiers faussement établis répond souvent à l'appelation d'Ange François Barry Batesti, du nom de l'ancien ministre d'Houphouet Boigny qu'il présente comme son grand-père.


 

Autant d'incongruités sur lesquelles le juge Charles Bini compte revenir dans la suite du procès qui se poursuit ce jeudi 08 décembre à partir de 13 heures.



Wassimagnon




 
 
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