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Côte d'Ivoire :   Le Secrétaire exécutif de la CNFCI déplore une faible délimitation et démarcation des frontières avec le Burkina, le Mali et la Guinée
 

Côte d'Ivoire : Le Secrétaire exécutif de la CNFCI déplore une faible délimitation et démarcation des frontières avec le Burkina, le Mali et la Guinée

 
 
 
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 Il y a 11 mois
 
 
 
 
 
© Koaci.com - mercredi 10 mai 2023 - 09:08

Djakalidja Konaté


Djakalidja Konaté, Secrétaire exécutif de la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI) était l'invité du rendez-vous hebdomadaire d'information « Tout savoir sur », du CICG.


Face à la presse, le Rapporteur a fait une brève présentation de l’état des lieux des frontières ivoiriennes, le point des activités de délimitation / démarcation des frontières ivoiriennes, l’état de la coopération transfrontalière entre la Côte d’Ivoire et ses pays voisins et la mise en place de la politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire.


Les frontières ivoiriennes engagent plusieurs acteurs étatiques qui ont des missions complémentaires. La CNFCI a pour rôle d’assurer la coordination de l’ensemble des interventions et les inscrire dans un cadre programmatique structuré et cohérent.


Le Secrétaire exécutif a rappelé que sur la base du principe « d’uti possidetis », donc du « legs colonial », les pays africains ont hérité des puissances colonisatrices, de deux catégories de frontières, les frontières conventionnelles (limites d’État) ou frontières internationales issues des accords entre deux ou plusieurs puissances coloniales : cas des frontières avec le Ghana et le Libéria et les limites administratives (limites de colonies) érigées en frontières internationales. Elles résultent des divisions administratives à l’intérieur des possessions d’une même puissance coloniale : cas des frontières avec le Burkina Faso, le Mali et la Guinée.


Selon lui, la République de Côte d’Ivoire partage au total 3927 km de frontières dont 3373 km de frontières communes avec 05 pays, le Liberia : 715 km , la Guinée : 732 km, le Mali : 598 km ; le Burkina Faso : 603 km et le Ghana : 725 km. En outre, la Côte d’Ivoire dispose d’une façade maritime longue de 554 km soit 4 460 km2.


«Elle partage également son espace aérien avec des pays proches comme le Burkina Faso, le Mali, le Ghana, le Liberia, la Guinée (avec lesquels elle a des frontières terrestres) et des pays lointains dont le Sénégal, le Brésil et l’Angola. Cela s’explique par l’existence d’une zone internationale en mer qui a été répartie entre les pays. De ce fait, la zone de responsabilité de la Côte d’Ivoire est adjacente à celle d’autres pays de la façade atlantique notamment le Sénégal, le Brésil et l’Angola », a-t-il ajouté.


La délimitation est le processus par lequel une frontière est établie. L’acte l’établissant peut-être un traité, un accord, une convention, un arrangement, une déclaration, une sentence arbitrale ou judiciaire. La démarcation est le processus technique par lequel la frontière est rendue visible sur le sol permettant ainsi aux différents acteurs de s’y référer sans ambiguïté, aux moyens de signes de démarcation appelés bornes (bornes principales) mises en place par des commissions mixtes de démarcation des frontières de telle sorte que les limites soient toujours reconnaissables sur le terrain.


 

Il a déploré une faible délimitation et démarcation des frontières avec le Burkina, le Mali et la Guinée. Toutefois, les éléments naturels tels que les cours d’eau, les fleuves et forêts font office de « frontières ». Le Secrétaire exécutif a affirmé que la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria est délimitée et démarquée. Quant à la frontière Côte d’Ivoire-Ghana , elle est démarquée au moyen de plants (tecks et melina). Cependant, il est à noter la destruction ou le déplacement par endroit de certaines bornes, notamment dans la Sous-préfecture de Tagadi.


Sur l’ensemble des frontières, les activités économiques auxquelles s’adonnent les habitants des villages et campements portent principalement sur le secteur primaire : l’agriculture à 72%, l’élevage (1%), la pêche (2%), l’exploitation forestière et minière (1%) et le secteur tertiaire avec le commerce (12%) et le transport (2%). Selon lui, il existe une forte intégration des peuples ivoiriens avec ceux des pays limitrophes. Les populations frontalières ivoiriennes cohabitent en bonne intelligence avec celles des populations en raison de forts liens familiaux et séculaires.


Djakalidja Konaté a déclaré que le défaut de matérialisation des frontières est la cause principale des problèmes récurrents parfois constatés dans les espaces frontaliers. Il s’agit entre autres, de la récurrence de conflits fonciers constatés dans les villages de Kroissy (Ghana) ; Yéaleu (Côte d’Ivoire) et Douleu (Libéria) à la faveur du changement de lit du fleuve Nuon ), des velléités d’annexion des territoires frontaliers : à travers l’ implantation de drapeau Guinéen à Kpéaba (Campement ivoirien rattaché au village de Koulaleu dans la Sous-Préfecture de Sipilou) ; des actes d’occupation de certaines localités ;


«A la frontière avec le Burkina Faso (les villages de Biadadouo, Bahéldouoh, Kouamé Yard, Tambilou, Niobolo, Lagbo Brou, Lagbo, Holidouoh dans le département de Doropo et les villages de Mossibougou, Karamogodjan II, Dantou, Parabou, Yolonguilédouo dans le département de Téhini) », a-t-il soutenu.




Tous ces problèmes ont renforcé dans l’esprit des populations frontalières le sentiment de leur abandon par le pouvoir central. Pour combler ce retard, le Gouvernement Ivoirien, sous la houlette de SEM Patrick ACHI Premier ministre et président de la CNFCI, a inscrit au nombre des priorités l’élaboration de la Politique Nationale de Gestion intégrée des Frontières de la Côte d’Ivoire (PNGIF-CI).


 

La mise en œuvre de cette Politique repose sur un plan d’actions d’une durée de dix (10) ans scindés en deux (2) phases. La phase 1 de 2024 à 2028 : constitue la phase de réalisation des actions prioritaires et urgentes en cohérence avec le PND 2021-2025 et intégrant les projets en cours, dont le montant est évalué à quatre cent quarante milliards quatre cent quarante millions francs CFA. (444.440.000.000 FCFA) dont 30% du financement à mobiliser auprès de l’Etat et 70% auprès des Partenaires au Développement. La phase 2 : de 2029 à 2033 : est la phase de prolongement de la première et qui permettra de prendre en compte les résultats atteints à la première phase, les leçons et enseignements tirés de l’évaluation à mi-parcours et de l’évolution des questions de frontière au niveau régional et continental.


Le Secrétaire exécutif a rappelé que la PNGIF-CI s’articule autour de six axes stratégiques qui sont adossés à la Stratégie de l’Union Africaine de Gouvernance Intégrée des Frontières et portent sur, la Coopération transfrontalière et cohésion sociale, la délimitation, démarcation, réaffirmation des frontières de la Côte d’Ivoire, la sécurisation des zones frontalières, résilience des populations des zones frontalières, les infrastructures et services dans les zones, les capacités, ressources, moyens et outils d’intervention des acteurs


Par la mise en place de cette politique, le Gouvernement vise à renforcer la présence de l’État dans les zones frontalières à travers la réaffirmation de ses limites territoriales, le renforcement de la sécurité, le renforcement de la résilience des populations frontalières, la gestion de la migration, l’amélioration de l’offre de service public aux populations, la promotion du développement socio-économique, le maintien de la paix et de la cohésion sociale ainsi que le renforcement de la coopération transfrontalière et l’intégration sous régionale et régionale.


Le Secrétaire exécutif a conclu que les enjeux auxquels font face les frontières ivoiriennes ont appelé un diagnostic approfondi devant aboutir à un développement durable de ces zones à travers la mise en place de projets transfrontaliers et à caractères transfrontaliers au profit des populations, une sensibilisation à priori et à postiori pour la réussite du processus de délimitation, démarcation et réaffirmation ainsi qu’une intensification de la coopération intraservices, inter-services entre les agences aux frontières et interétatiques d’une part ainsi qu’un renforcement de la coopération bilatérale et internationale entre les acteurs frontaliers , de l’autre.


Wassimagnon



 
 
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