Les effets néfastes du changement climatique sur l'économie bleue, pourraient compromettre la représentativité et la participation des femmes dans ce secteur et les marginaliser davantage. Il est donc indiqué de réfléchir à des solutions pour lutter contre ces changements climatiques et leurs répercussions sur les activités humaines en vue d'une économie bleue durable. 

Le Réseau des Femmes Professionnelles du secteur Maritime et Portuaire de I'AOC (RFPMP-AOC) organise depuis, ce mardi 30 juillet 2024 à Abidjan, un séminaire autour du thème général :« Économie bleue et changement climatique : Défis et opportunités pour la femme maritime et portuaire africaine ».

A travers ce thème, le Réseau veut comme l'a indiqué, la Coordinatrice générale, Guihard Florentine, lors de la cérémonie d'ouverture qui s'est déroulée au Port autonome d'Abidjan, contribuer à l'émergence d'une économie bleue durable par la maitrise des effets du changement climatique », renforcer les connaissances des femmes maritimes et portuaires africaines sur les enjeux du changement climatique et de l'économie bleue durable, sensibiliser les femmes portuaires africaines sur la nécessité de protéger l'environnement pour une économie bleue durable, comprendre les défis des principaux métiers de l'économie bleue (tourisme littoral, espaces portuaires, transport maritime, pêche et aquaculture...) face au changement climatique, sensibiliser les gouvernants sur la nécessité d'investir dans des projets visant à préserver les océans, mers, fleuves en vue d'une économie bleue durable et sensibiliser les femmes maritimes et portuaires africaines sur les opportunités qu'offre l'économie bleue en matière d'emplois et d'investissements.

Cette première rencontre annuelle du RFPMP-AOC se tient à Abidjan, sous l'égide de l'AGPAOC, au tour d'un panel d'experts et les conclusions et recommandations des échanges seront transmises aux Directeurs généraux des Ports de l'AOC. 

Ces dernières années, la communauté internationale a pris conscience de l’important relais de croissance offert par l’économie bleue qui se définit comme l'utilisation durable des ressources marines et des océans pour le développement économique. Elle englobe divers secteurs tels que la pêche, l'aquaculture, le tourisme côtier, le transport maritime et les énergies renouvelables en mer.

Cependant, le changement climatique exerce une pression croissante sur les écosystèmes marins et côtiers, ce qui aggrave des défis importants, car il affecte directement les communautés côtières et les activités économiques qui en dépendent. Aussi, les modes de production et de consommation, jusque-là peu durables, ont-ils conduit à une surexploitation, voire un épuisement des ressources terrestres. Bien évidemment, les femmes, socle de la vie dans nos communautés, jouant un rôle essentiel dans le secteur maritime et portuaire, sont souvent hélas impactées par ces changements avec son lot d’obstacles et d’inégalités spécifiques.

Selon Amadou Koné, ministre des Transports président de cette cérémonie, « tous ces constats ont donc poussé les États côtiers à se tourner vers les ressources marines qui offrent un grand potentiel de richesses pouvant stimuler la croissance économique et la prospérité sociale, tout en assurant la protection de l’environnement ».

« L’économie bleue apparait alors comme une nouvelle opportunité qui s’inscrit parfaitement dans cet esprit de durabilité et de résilience prôné par l’Agenda des Nations Unies pour le Développement Durable. Elle contribue ainsi à l’atteinte des objectifs de l’Agenda 2030 et notamment de l’ODD n°14, à savoir : « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ». À l’échelle africaine, l’Union Africaine a clairement inscrit cette ambition dans sa vision de l’Agenda 2063 : « l’Afrique que nous voulons », et qualifie l’économie bleue de « Nouvelle frontière de la renaissance africaine » », a-t-il ajouté.

Le ministre des Transports a affirmé que la nécessité d'adapter les activités maritimes et portuaires aux effets du changement climatique crée également des opportunités pour les femmes dans tous les secteurs, qu’elles soient mareyeuses, navigantes, avitailleuses, consignatrices, administratrices.

« Leur leadership pourrait ainsi contribuer à l'élaboration de politiques et de pratiques durables pour faire face aux défis du changement climatique dans le secteur maritime. Il est donc essentiel de promouvoir l'inclusion des femmes dans le secteur maritime et portuaire en leur donnant des opportunités de formation, d'autonomisation économique et de participation à la prise de décision. Cela permettra non seulement de relever les défis posés par le changement climatique, mais aussi, de saisir les opportunités offertes par l'économie bleue pour le développement durable de nos régions de l’Afrique de l’Ouest et du Centre », a insisté, le ministre des Transports.

La Côte d’Ivoire se positionne comme un acteur investi dans les agendas mondiaux et régionaux, qui pourrait apporter sa contribution au développement de cette économie bleue durable et inclusive. Selon Amadou Koné, avec ses deux façades maritimes, sa richesse halieutique convoitée, et ses ressources énergétiques, le pays possède un capital maritime important.

« Grâce à leurs positions géostratégiques à la croisée des chemins maritimes (Afrique, Europe, Asie), les ports ivoiriens sont des lieux de transit incontournable pour les flux de marchandises échangées. Notre pays s’est donc tout naturellement construit autour de ses ports, et a développé une expertise et un savoir-faire dans les différents métiers liés à la mer. Certaines activités comme la pêche, le tourisme, le transport maritime et la logistique portuaire, occupent une place historique prédominante dans l’économie de la Côte d’Ivoire et bénéficient chacune de stratégies sectorielles bien définies », a-t-il souligné.

Des travaux du présent séminaire, émaneront certainement des recommandations. Amadou Koné souhaite que ces recommandations soient pour chacune d’elles, des résolutions à la fois individuelles et collectives dans leurs organisations, car c’est à partir de là qu’elles convaincront les Directeurs Généraux des ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre voire nos décideurs qui auront la responsabilité de les mettre en œuvre. 

Pour sa part, il a pris l’engagement d’étudier avec beaucoup de soin leurs sollicitations, afin d’y apporter, dans la mesure de ses possibilités, son appui à toutes les initiatives susceptibles de garantir l’émergence de la femme maritime et portuaire face aux changements climatiques.

Les femmes sont réunies aujourd'hui pour une raison certes statutaire, mais pour un agenda spécial, le renouvellement du bureau des Femmes professionnelles, Maritimes et portuaires du Réseau.

Selon le Secrétaire général de l'AGPAOC, Jean-Marie Koffi, ce moment marque un tournant important dans le parcours collectif des membres du Réseau.

« C'est une opportunité pour nous de célébrer les réalisations passées, de reconnaître les contributions exceptionnelles de celles qui ont servi depuis un certain nombre d'année et de regarder vers l'avenir avec optimisme et détermination », a-t-il indiqué.

S'adressant aux membres sortants, il leur a adressé ses plus profondes gratitudes pour leur dévouement, leur leadership et leur vision en faisant un clin d'œil à la Coordinatrice générale sortante.

« Madame Guihard Florentine, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, coordonnatrice du Réseau avec son bureau, vous avez pavé la voie pour nous tous et votre héritage continuera de guider les pas de celles qui prendront le gouvernail. Merci pour tout ce que vous avez accompli", a déclaré, le SG.

A celles qui prendront les rênes au terme de l'Assemblée générale qui débutera le 31 juillet 2024, il les a rassurés du soutien de l'AGPAOC. « Sachez que vous avez tout notre soutien. Vous êtes les gardiennes de notre mission et de nos valeurs. Nous avons confiance en votre capacité à continuer à porter haut les aspirations des femmes maritimes et portuaires, à promouvoir l'égalité des chances et à renforcer votre présence et votre influence dans ce secteur vital", a-t-il souligné.

Selon lui, cette AG est aussi un moment pour réfléchir aux défis que les membres du Réseau doivent encore relever, car le secteur maritime et portuaire évolue rapidement et avec lui, les attentes et les exigences envers la profession. « Nous devons rester vigilants, proactifs et innovants. Le changement climatique, les avancées technologiques et les dynamiques économiques mondiales sont autant de défis que nous devons transformer en opportunités », a conseillé, Jean-Marie Koffi.

Le changement climatique a des répercussions directes et significatives sur les ports et les activités maritimes. Pour Hien Sié Yacouba, Directeur général du Port autonome d'Abidjan, il est impératif d'élaborer et mettre en œuvre des stratégies d'atténuation efficaces, pour garantir la résilience et la durabilité du secteur. Il a rassuré le Réseau que le Port autonome d'Abidjan mettra en pratique toutes les recommandations les plus pertinentes qui seront retenues à l'issue des travaux.

Wassimagnon