Le câble meurtrier à Adjeyaokro (.ph KOACI) 

Un drame s'est produit le mercredi 31 juillet 2024 à Adjeyaokro, plongeant tout le quartier dans la désolation. Un enfant, nommé Kouakou Kouakou Emmanuel âgé de 19 mois, est mort par électrocution.

Selon les informations fournies par Yao Amoin Diane, mère de l'enfant, l'incident s'est produit aux alentours de 13 heures ce mercredi-là. « J'étais en train de tresser ma voisine et j'ai entendu des cris de l'enfant qui jouait à quelques mètres de nous. Je me suis levée pour aller voir et j'ai constaté qu'il était couché sur un fil électrique qui traînait par terre. Il ne bougeait plus. J'ai crié au secours et des voisins sont venus, mais il était déjà trop tard, car l'enfant avait rendu l'âme... », a relaté la mère de Kouakou Kouakou Emmanuel, les larmes aux yeux.

Nous apprenons que les sapeurs-pompiers préalablement alertés, n'ont pu avoir accès au lieu de l'incident en raison de l'inexistence de voirie à Adjeyaokro. Le gamin décédé, a été mis en terre le même jour à 23 h à Messoukro, un village de la localité de Diabo, située à 15 km de Bouaké, dans la région de Gbêkê.

Informé de cette situation, Attro Kouassi Victorien président de la jeunesse du Conseil Régional de Gbêkê, a missionné ses collaborateurs chez la famille endeuillée dans l'optique de s'enquérir des circonstances du drame et leur apporter le soutien du conseil régional de Gbêkê, avec à sa tête son président, le ministre Assahoré Konan Jacques. « Nous avons été mandatés par le président Attro Kouassi Victorien qui a été informé d'un décès suite à un câble électrique qui traînait. Il va falloir que des dispositions soient prises de façon urgente pour mettre fin à ces branchements anarchiques constatés ici à Adjeyaokro...» a fait savoir Ouattara Jonathan, président de la jeunesse d'Adjeyaokro et secrétaire de la chefferie.

Cet incident vient mettre en lumière la problématique des branchements anarchiques constatés dans tout le quartier Adjeyaokro. Des câbles électriques entremêlés qui jonchent le sol, attachés d'arbres en arbres et tendus à des hauteurs à portée de main, sont un véritable danger pour les habitants de ce quartier non encore loti.

La majorité des habitants sont dans l'inquiétude. L'alimentation en électricité du quartier Adjeyaokro, ne bénéficiant d'aucun poteau électrique, ni de routes praticables, est à élucider. Car, l'on aperçoit dans des niches, plusieurs compteurs électriques qui seraient issus du Programme Électricité Pour Tous (PEPT) piloté par Côte d'Ivoire Énergies (CI-Energies).

À l'initiative, le projet de réhabilitation et extension des réseaux électriques ENERGOS, lancé par CI-Energies et financé conjointement par l'Union européenne et la Banque Européenne d'Investissement (BEI), est axé sur la réhabilitation et l'extension des réseaux électriques dans plusieurs villes ivoiriennes dont Bouaké. Pourtant, la mise en œuvre de ce projet nécessite la réalisation de poste de transformation.

À Adjeyaokro, aucun poste de transformation n'est visible. Or, l'on apprend que pour bénéficier des compteurs du PEPT, des installations doivent être faites au préalable. Pourtant, le constat est que dans ce quartier non viabilisé, des niches sont saturées de compteurs qui alimentent des ménages situés à des kilomètres avec des câbles ne respectant aucune norme de sécurité. Cette situation ne peut que poser d'énormes dégâts d'où le décès tragique par électrocution d'un enfant.

Nos tentatives de joindre un responsable de CI-Energies à Bouaké sont restées vaines. Au bureau à Kennedy ce vendredi 02 août, « tout le personnel est absent », fait savoir le vigile. Le premier responsable de CI-Energies à Bouaké est sollicité. Nous restons ouverts pour sa réaction face au raccordement fait à Adjeyaokro qui aujourd'hui, plonge le quartier dans le deuil.

T..K.Emile

tkemile@koaci.com