drame sur la route de Yamoussoukro (Ph Koaci)

Ce dimanche 9 février 2025, aux alentours de 14 heures GMT, l’axe Yamoussoukro-Bouaké a été le théâtre d’une nouvelle tragédie routière. Un mini-car de transport en commun, après avoir tenté un dépassement mal calculé, a violemment percuté un camion-remorque.

Le choc, d’une violence inouïe, a laissé derrière lui un paysage de désolation : des tôles froissées, des vitres éclatées et des cris de douleur qui résonnaient dans l’air. Le bilan est lourd : six personnes ont perdu la vie, et plusieurs autres ont été grièvement blessées. Des familles entières sont plongées dans le deuil, des enfants ont perdu leurs parents, et des vies ont été brisées en un instant.

Cette tragédie n’est malheureusement pas un cas isolé. En Côte d’Ivoire, comme dans de nombreux pays, les accidents de la route continuent de faire des ravages. Trop souvent, ces drames sont le résultat de comportements imprudents : excès de vitesse, dépassements dangereux, ou simplement un manque d’attention. Les routes, souvent perçues comme des espaces à dominer, se transforment en pièges mortels lorsque les règles de sécurité sont ignorées.

Les images de ce drame sont insoutenables. Des corps inertes, recouverts de pagnes pour masquer l’horreur, des secouristes débordés par l’ampleur de la catastrophe, et des passants en larmes, priant pour les âmes emportées trop tôt. Chaque accident rappelle cruellement que la route ne pardonne pas. Un seul instant d’inattention peut suffire à transformer un trajet banal en une tragédie irréversible.

Face à cette énième hécatombe, Soumahoro Mamadou, président de la Maison des Transporteurs de Côte d’Ivoire (MTCI), a exprimé sa profonde tristesse et sa colère. Dans un message poignant, il a lancé un appel à la responsabilité.

"Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Chaque jour, nous enterrons nos frères, nos sœurs, nos enfants à cause d’une conduite irresponsable. Nous interpellons les chauffeurs : soyez prudents ! Chaque passager que vous transportez est une vie précieuse. Aux autorités, nous demandons des mesures fermes pour mettre fin à cette hécatombe."

Mamadou Soumahoro a également insisté sur la nécessité d’organiser des états généraux du transport. Selon lui, il est urgent de poser un diagnostic clair sur les dysfonctionnements du secteur et de trouver des solutions durables. "On ne peut pas continuer à travailler et vivre dans le désordre. C’est pourquoi il faut poser le vrai diagnostic pour trouver les solutions durables dans le secteur du transport", a-t-il déclaré.

Cette tragédie soulève une fois de plus des questions cruciales sur la sécurité routière en Côte d’Ivoire. Malgré les campagnes de sensibilisation et les efforts des autorités, les accidents continuent de se multiplier. Les routes ivoiriennes, souvent mal entretenues, deviennent des pièges mortels lorsque les conducteurs adoptent des comportements à risque. La question de la formation des chauffeurs, de l’état des véhicules, et de la régulation du trafic reste plus que jamais d’actualité.

En attendant des mesures concrètes, les familles des victimes pleurent leurs proches, et les survivants doivent vivre avec les séquelles physiques et psychologiques de cette tragédie. La route, ce monstre insatiable, a encore frappé. Combien de vies faudra-t-il encore sacrifier avant que des actions efficaces ne soient mises en place pour enrayer cette hécatombe ? La question reste ouverte, mais une chose est certaine : chaque accident évitable est une tragédie de trop.

Jean Chresus, Abidjan