

Cameroun : Clarifications d'Elecam sur la convention signée avec l'Onu et contestée par l'opposition
En prélude au scrutin électoral, Elections Cameroon (Elecam) a formalisé une coopération avec le système des Nations Unies qui suscite des remous sur l'échiquier politique national. Selon l’opposition, cette convention, présentée comme un appui technique au processus démocratique, révèle les fractures dans la gouvernance électorale camerounaise.
Assistance technique
Le vendredi 9 mai dernier, à Yaoundé, Elecam et plusieurs agences onusiennes ont officialisé un partenariat visant à encadrer les prochaines échéances électorales au Cameroun. Selon le communiqué rendu public par l'organe en charge des élections, cette convention s'inscrit dans une dynamique d'accompagnement institutionnel dans la période 2025-2027.
« Le Président du Conseil Electoral, Président d'Elections Cameroon, porte à la connaissance de l'opinion publique nationale et internationale que le vendredi 09 mai 2025 à l'hôtel Mont Fébé de Yaoundé, un projet d'assistance technique électorale a été signé entre Elections Cameroon et le système des Nations-Unies. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la coopération entre le Cameroun et le système des Nations-Unies : Pnud, Onu-Femmes Unesco, Fnuap, Oim, Hcnudh en vue de l'organisation d'élections démocratiques », indique Elecam dans son communiqué clarificateur.
Cette convention couvre un agenda électoral particulièrement chargé, comprenant « l'élection du Président de la République, l'élection des Conseillers régionaux ainsi que le double scrutin législatif et municipal » pour la période 2025-2027. Elecam précise que le projet vise à « promouvoir un environnement paisible avant, pendant et après les élections ».
Recommandations internationales
La démarche ne serait pas improvisée mais résulterait d'un processus consultatif préalable apprend-on. Le communiqué d'Elecam rappelle que cette convention concrétise « les recommandations formulées par la Mission d'évaluation dépêchée au Cameroun par le Secrétaire Général des Nations-Unies du 15 au 12 juillet 2024 ». Ces préconisations auraient été élaborées « au terme des consultations avec les Institutions étatiques clés, les partis politiques et d'autres parties prenantes impliquées dans le processus électoral Camerounais ».
Dans la même veine, une mission de l'Union Africaine séjourne actuellement au Cameroun « du 12 au 17 mai 2025 pour explorer les possibilités d'une coopération électorale », confirmant l'intérêt des organisations internationales pour le processus démocratique camerounais.
Souveraineté financière et assistance technique
Face aux interrogations sur les implications de cette convention, Elecam tient à dissiper tout malentendu concernant le financement du processus électoral : « Il est important de préciser qu'au Cameroun, les opérations électorales sont entièrement financées par le Trésor public ». L'organisme souligne que l'assistance fournie est essentiellement technique, s'inscrivant « dans l'engagement constant du système des Nations-Unies à mettre son expertise électorale avérée au service des Etats membres ».
Elecam ne manque pas d'ailleurs de remercier « tous les partenaires internationaux, notamment le système des Nations-Unies, le Commonwealth et l'Union Africaine pour leur accompagnement traditionnel », témoignant de relations établies de longue date avec ces institutions.
Critiques de l’opposition
La signature de cette convention n'a pas manqué de faire réagir l'opposition, particulièrement le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc). Dans une déclaration publiée le mercredi 14 mai, la formation politique dirigée par Maurice Kamto dont la candidature n’est pas acquise si elle est présentée par son parti, a vivement contesté les modalités de cette collaboration.
Le Mrc déplore notamment « la mise à l'écart des partis politiques » lors de la signature de cet accord qui prétend pourtant « optimiser les élections au Cameroun, dans une démarche visant à renforcer la transparence et l'inclusivité du processus électoral ». Pour le parti d'opposition, cette absence des formations politiques, qualifiées d'« acteurs majeurs du processus électoral », constitue un paradoxe révélateur.
L'appel final d'Elecam invitant « tous les acteurs du processus électoral et en particulier les commissions mixtes électorales, à s'impliquer davantage dans la mise en œuvre du cycle électoral 2025-2027 pour des élections libres, transparentes, inclusives et apaisées au Cameroun » sonne presque comme une reconnaissance implicite de la nécessité d'une participation plus large.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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