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Cameroun : Complexe sportif d'Olembe, le projet à 100 milliards qui divise le Cameroun et le Canada
 

Cameroun : Complexe sportif d'Olembe, le projet à 100 milliards qui divise le Cameroun et le Canada

 
 
 
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© Koaci.com - mercredi 28 mai 2025 - 05:44


L'entreprise canadienne Magil réclame 23 millions d'euros à l'État camerounais dans un conflit qui paralyse depuis deux ans l'achèvement du complexe sportif d'Olembé.


Ce qui devait incarner la modernité du Cameroun s'est transformé en symbole de gaspillage. Deux ans après l'arrêt des travaux, le complexe sportif d'Olembé reste figé dans un litige financier colossal opposant l'État camerounais à l'entreprise canadienne Magil Construction Corporation.


De l'ambition à la désillusion


L'histoire commence en 2020, quand le Cameroun confie à Magil l'achèvement du complexe d'Olembé pour 55 milliards de francs CFA (environ 84 millions d'euros). L'entreprise canadienne reprend le flambeau après l'éviction du groupe italien Piccini, qui avait déjà englouti 113 milliards de francs CFA sans résultats satisfaisants.


Le projet était pharaonique : outre le stade principal de 60 000 places qui a accueilli la cérémonie d'ouverture et la finale de la CAN 2021, le complexe devait comprendre un hôtel cinq étoiles, un centre commercial, un gymnase, une piscine olympique et deux stades annexes.


Mais très vite, les relations se tendent. Magil accuse le ministère des Sports de bloquer les financements, tandis que le gouvernement reproche à l'entreprise des retards injustifiés. En 2023, excédées, les autorités camerounaises résilient le contrat, laissant le chantier à l'abandon.


Bataille judiciaire


 

Face à cette rupture, Magil saisit la Cour internationale d'arbitrage de la Chambre de commerce de Paris. Le 14 mai dernier, la juridiction rend une ordonnance d'urgence : le Cameroun doit déposer 23,3 millions d'euros dans un compte séquestre, en attendant l'issue du litige. L'entreprise réclame également 300 000 euros de dommages et intérêts pour atteinte à son image.


Cette décision fait suite à un premier arbitrage de mars 2023, déjà favorable à Magil, qui avait condamné le Cameroun à payer sous peine de pénalités journalières de 20 000 euros. Un compromis signé en septembre 2023 avec la Task Force présidentielle prévoyait la reprise des travaux, mais il est resté lettre morte.


Accusations, réalités financières


Le gouvernement camerounais ne se laisse pas faire. Il accuse Magil d'avoir perçu 42 milliards de francs CFA – dont 38 milliards via un prêt de Standard Chartered Bank – sur les 55 milliards prévus, sans avancement des travaux. L'État menace désormais de contre-attaquer judiciairement pour manquements contractuels.


Mais derrière ces accusations se cache une réalité plus complexe. Selon des sources proches du dossier, Magil faisait face à un boycott de ses fournisseurs, qui réclamaient 13 milliards de francs CFA d'arriérés. Sans règlement de ces dettes, impossible de faire livrer les matériaux nécessaires à la reprise du chantier.


En février 2023, le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi avait pourtant ordonné par mise en demeure la reprise immédiate des travaux. Mais Magil conditionnait son retour au versement préalable des fonds bloqués, créant un cercle vicieux.


 

L'État reprend la main


Face à cette impasse, le gouvernement camerounais envisage désormais une gestion directe du chantier en régie, sans prestataire extérieur. Cette solution permettrait à Yaoundé de reprendre le contrôle d'un projet devenu emblématique des dérives des grands chantiers publics au pays.


Mais le conflit judiciaire pourrait encore traîner des années, retardant l'achèvement d'infrastructures qui devaient faire la fierté du Cameroun. Le complexe d'Olembé, malgré les moments de gloire qu'il a connus lors de la CAN 2021, reste aujourd'hui le symbole d'un rêve inachevé et d'une gestion publique défaillante.


Entre accusations de surfacturation, blocages administratifs et batailles juridiques internationales, le dossier Olembé illustre parfaitement les défis que rencontre le Cameroun dans la conduite de ses grands projets d'infrastructure. Un cauchemar qui n'en finit pas de s'étirer.



-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com


 
 
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