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Cameroun : Des natifs de la région du chef de l'Etat lancent un appel à la rupture contre Paul Biya
 

Cameroun : Des natifs de la région du chef de l'Etat lancent un appel à la rupture contre Paul Biya

 
 
 
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 Il y a 3 semaines
 
 
 
 
 
© Koaci.com - jeudi 19 juin 2025 - 07:59


Un « brûlot » signé par des personnalités dénonce 43 ans de « marginalisation silencieuse » du sud, région d’origine de Paul Biya.


Au Cameroun, à quatre mois de l'élection présidentielle, une déclaration secoue la scène politique nationale. Des personnalités originaires de la région du Sud, terre natale du président Paul Biya, ont publié un manifeste dénonçant avec virulence ce qu'ils qualifient de « quarante-trois années de marginalisation silencieuse » de leur région.


La « Déclaration à l'adresse des populations de la région du Sud », datée du 18 juin 2025 et signée par plusieurs figures locales, constitue un réquisitoire sans précédent contre la gestion du président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Ce document de quatre pages, véritable pavé dans la mare politique, appelle ouvertement à la rupture avec le régime actuel.


Echec implacable


Les signataires, parmi lesquels figurent notamment le Dr. Apollinaire Legrandi OKO, le Pr. Jean Calvin ABA'A OYONO, M. Marcel EBUNE, Mme Jeane Christelle MENDOMO, M. Emmanuel FOUMANE, M. Narcisse EVINA ONGOTTO et M. Paul Freddy OYONO, dressent un bilan particulièrement sombre de l'action gouvernementale dans leur région d'origine.


« Nous vivons un moment politique décisif pour l'ensemble du pays et singulièrement pour la Région du Sud », écrivent-ils d'emblée, avant de dénoncer une situation paradoxale : alors que Paul Biya règne depuis plus de quatre décennies sur le Cameroun, sa région natale souffrirait d'un « abandon » et d'une « marginalisation » systémiques.


Les auteurs de la déclaration pointent du doigt plusieurs secteurs particulièrement négligés : les infrastructures routières en délabrement, un système éducatif défaillant, des structures sanitaires insuffisantes, et une économie locale anémiée. Ils dénoncent notamment « l'état lamentable » des routes, le manque d'établissements scolaires et universitaires, ainsi que l'absence d'investissements industriels.


Clientélisme


 

L'un des aspects les plus virulents de cette déclaration concerne la dénonciation de ce que les signataires appellent le « clientélisme » et la « gérontocratie » du régime Biya. Ils accusent le président de s'être entouré d'un cercle restreint de fidèles, négligeant les véritables besoins des populations de base.


« La nomination des ministres et des directeurs généraux originaires du Sud n'a rien apporté à l'écrasante majorité des Camerounais de cette région dont ils sont considérablement déconnectés », affirment-ils avec amertume, visant directement la politique de nomination ethnique souvent reprochée au régime camerounais.


Les auteurs vont plus loin en dénonçant une « trahison » des élites locales qui, selon eux, ont privilégié leurs intérêts personnels au détriment du développement régional. Ils évoquent la « complicité » de certains responsables originaires du Sud dans ce qu'ils perçoivent comme un « abandon » programmé de leur région.


La tonalité de la déclaration se durcit considérablement dans sa conclusion, où les signataires lancent un appel sans équivoque au changement politique. « Il est temps de tourner définitivement la page », martèlent-ils, appelant leurs « frères et sœurs » de la région du Sud à « s'engager pleinement au cours de semaines avenir afin de prendre leur destin en main ».


Cette prise de position représente une rupture dans le paysage politique camerounais, où les critiques publiques du régime Biya émanant de sa propre région d'origine restent exceptionnelles. Les signataires franchissent clairement le Rubicon en appelant explicitement à un vote sanction lors de la prochaine élection présidentielle.


« Nous n'avons plus le choix. Les populations de nos circonscriptions doivent plus que jamais, dire NON à la mort ! », Concluent-ils.


Cette déclaration, qualifiée de « brûlot » par ses détracteurs, suscite déjà des réactions indignées dans les rangs du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Les partisans du régime y voient une « manipulation » de l'opposition et dénoncent ce qu'ils considèrent comme une « instrumentalisation » des frustrations locales à des fins politiques.


Cependant, pour les signataires, cette initiative s'inscrit dans un contexte plus large de « réveil des consciences » face à ce qu'ils perçoivent comme quatre décennies de « gouvernance défaillante ». Ils revendiquent leur droit à la critique et à la mobilisation citoyenne, dans la perspective de l'échéance électorale de 2025.


 

Cette déclaration marque un tournant dans l'histoire politique du Cameroun, où les contestations ouvertes du régime Biya par des personnalités de sa région d'origine demeurent rares. Elle témoigne d'une évolution des mentalités et d'une possible remise en cause de la solidarité régionale traditionnellement observée en politique camerounaise.


L'impact de ce manifeste sur la campagne électorale à venir reste à mesurer, mais il illustre les tensions croissantes au sein de la société camerounaise après plus de quatre décennies de règne de Paul Biya. Les prochaines semaines diront si cet appel trouvera un écho auprès des populations concernées et s'il influencera les équilibres politiques à l'approche de l'élection présidentielle.


Ce document, rendu public le 18 juin 2025, s'inscrit dans un contexte pré-électoral tendu, où les appels au changement se multiplient dans différentes régions du Cameroun.




-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.


-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com


 
 
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