Joël N'guessan

Joël N’Guessan, ancien ministre et cadre du RHDP, parti au pouvoir a été interpellé et placé en garde à vue le mercredi 18 juin 2025 à la suite de déclarations virulentes tenues dans une interview accordée à une quotidien ivoirien.

Convoqué dans la journée d'hier par la préfecture de police d’Abidjan, l’ex-porte-parole du parti présidentiel a été immédiatement placé en garde à vue. Il devrait comparaître ce jeudi 19 juin 2025 devant le procureur de la République, poursuivi notamment pour outrage à magistrat, en attendant que d'autres chefs d’accusation soient précisés.

L’affaire trouve son origine dans une sortie médiatique publiée le mardi 17 juin, dans laquelle Joël N’Guessan a vivement critiqué le rôle de la magistrature dans la gestion du processus électoral.

Reprochant aux juges d’être à l’origine des tensions actuelles, il a évoqué leur responsabilité dans des décisions sensibles, comme le refus présumé de délivrer un certificat de nationalité à l’opposant Tidjane Thiam.

À travers des propos jugés incendiaires par certains observateurs, il a mis en garde contre une potentielle crise électorale à venir, estimant que les conditions actuelles pourraient engendrer des troubles plus graves que ceux vécus en 2010–2011 si les exclusions de certains candidats politiques se poursuivaient.

Ces déclarations ont rapidement suscité une réaction judiciaire, alors même que le climat politique se tend à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour octobre. Pour les soutiens de l’ancien ministre, il s’agit d’une opinion exprimée dans le cadre de la liberté d’expression. Pour d’autres, ces propos franchissent une ligne rouge, remettant en cause l’impartialité de l’institution judiciaire et menaçant la stabilité nationale.

L’affaire intervient dans un contexte de polarisation accrue, où les tensions entre acteurs politiques et institutions républicaines deviennent de plus en plus visibles. Même au sein du RHDP, cette arrestation alimente le malaise.

De nombreuses voix s’élèvent déjà pour appeler à une désescalade et à la préservation d’un climat propice à un scrutin crédible et apaisé.

Les jours à venir s’annoncent déterminants pour le sort judiciaire de Joël N’Guessan, ancien PCA du FDFP.

Jean Chresus, Abidjan