C’est devant un public composé de proches, de partenaires et de membres de la société civile que Diaby Amadou, surnommé le « Macron ivoirien », a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025.

Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi, cet économiste et expert en immobilier a exposé sa vision pour une Côte d’Ivoire résolument tournée vers l’avenir.

« Je suis candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025 », a-t-il déclaré d’entrée de jeu, affirmant vouloir offrir une alternative crédible aux deux systèmes politiques qui se sont succédé depuis l’indépendance.

Selon lui, le modèle dominant depuis les années 1990 a atteint ses limites : « Il ne crée pas assez de richesses pour répondre aux défis actuels du pays. »

Parmi les conséquences qu’il cite : la surpopulation scolaire dans les grandes villes, le manque d’enseignants dans les zones rurales, la cherté des soins de santé, l’insuffisance des infrastructures hospitalières, ou encore les lourdeurs administratives liées à un manque d’effectifs dans la fonction publique.

Autant de dysfonctionnements qui, pour Diaby Amadou, découlent d’une économie incapable de générer les ressources nécessaires.

Le cœur de son programme repose sur un impératif : créer de la richesse. Pour cela, il entend miser sur les ressources humaines et sur un meilleur accès au financement, en particulier pour les jeunes, qui représentent 75 % de la population ivoirienne. 

« La jeunesse souffre d’un manque d’épargne et d’un accès limité au crédit bancaire, ce qui freine sa capacité à entreprendre et à consommer », a-t-il souligné.

Prenant appui sur l’indicateur de « profondeur financière », qui mesure la part du crédit bancaire dans la création de richesse, Diaby Amadou a révélé un contraste frappant : en 2023, la Côte d’Ivoire affichait un taux de 22 %, bien loin de la moyenne mondiale (93 %) et encore plus des pays développés comme les États-Unis, la Chine ou le Japon, qui dépassent les 200 %. 

« Ces pays utilisent le crédit comme levier de développement économique, ce que nous devons faire également », a-t-il plaidé.

Il a aussi dénoncé la concentration du crédit bancaire entre les mains d’un petit groupe d’entreprises.

« 26 % des prêts sont accaparés par les 50 plus grandes entreprises du pays, selon un rapport de la BECEAO », a-t-il affirmé.

Se présentant comme un homme neuf, sans attache partisane ni positionnement tribal ou religieux, Diaby Amadou affirme vouloir incarner une troisième voie.

Il entend s’appuyer sur l’ONG Association pour la Promotion des Actions de Développement (APAD), qu’il représente également en France, pour mener sa campagne sur le terrain, notamment auprès des jeunes et des populations rurales.

Son ambition, insuffler un souffle nouveau à la politique ivoirienne en remettant l’économie réelle et la justice sociale au cœur du projet national.

Wassimagnon