Côte d'Ivoire : CMU, le recours aux soins bondit, les Ivoiriens répondent présents
La Couverture Maladie Universelle (CMU), pilier central de la politique de santé publique en Côte d’Ivoire, enregistre des progrès notables. Selon les chiffres révélés par le ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, le taux d’utilisation des services CMU est passé de 9 % en 2023 à 24 % à fin mai 2025.
Cette annonce a été faite par le Directeur de cabinet du ministère, Dr Koffi Aka Charles, lors de la clôture des journées d’information et de sensibilisation sur la CMU, tenues du 28 juin au 1er juillet dans le district sanitaire de Cocody. La cérémonie s’est déroulée au siège de la Direction Générale de la CMU (DGCMU), à Abidjan.
Instituée en 2014, la CMU vise à garantir un accès universel à des soins de qualité, à moindre coût, pour l’ensemble des résidents ivoiriens. Son objectif est de réduire les inégalités en matière de santé et d’améliorer le bien-être de la population.
Pour Dr Koffi Aka Charles, cette progression du taux d’utilisation est le fruit d’un engagement renforcé de l’État. « Notre ambition est claire : faire de la CMU l’assurance de base en Côte d’Ivoire, en misant notamment sur le renforcement du premier niveau de soins », a-t-il déclaré. Il a insisté sur l’importance de la communication de proximité et de l’implication de tous les acteurs — institutions, partenaires techniques et populations — pour élargir la couverture.
L’un des accélérateurs de cette dynamique est la mesure gouvernementale entrée en vigueur le 1er mai 2025. Elle permet à toute personne disposant d’une carte CMU ou d’un récépissé d’enrôlement de bénéficier d’une prise en charge significative, voire gratuite, des soins de santé.
Ainsi, dans les zones rurales, les soins sont désormais entièrement gratuits pour les assurés. En milieu urbain, la contribution financière du patient est plafonnée à 30 %, un soulagement majeur pour les familles à revenus modestes, notamment celles du secteur informel.
La Directrice générale de la CMU, Dr Edith Clarisse Kouassi, a souligné les efforts de terrain déployés pour l’application de cette mesure. Elle a évoqué des campagnes de sensibilisation via les médias (radio, télévision, plateformes numériques), ainsi que des missions de suivi dans différentes localités pour évaluer l’impact de la réforme et assurer l’approvisionnement en intrants et médicaments.
« Les premiers résultats sont très encourageants », a-t-elle affirmé, tout en reconnaissant la persistance de certains obstacles, comme la réticence de quelques prestataires ou le manque d’information dans certaines zones. « Ce qu’il faut retenir, c’est que le taux d’utilisation a été multiplié par trois, voire quatre, notamment en milieu rural où la progression est la plus marquée », a-t-elle ajouté.
Selon les données disponibles, 93 % des établissements publics de santé offrent aujourd’hui les services de la CMU, 170 pathologies sont prises en charge, 964 spécialités pharmaceutiques sont couvertes, et environ 3 000 établissements sanitaires publics et 1 200 pharmacies privées appliquent le dispositif.
L’objectif est désormais d’élargir encore l’adhésion à travers des campagnes d’enrôlement gratuit et l’amélioration de l’expérience des usagers. Pour Dr Koffi Aka Charles, les journées d’information menées dans les écoles, marchés et centres de santé constituent un levier puissant pour renforcer la confiance des populations envers ce système de solidarité nationale.
Avec ces avancées, la CMU semble peu à peu tenir sa promesse : rendre le droit à la santé effectif pour tous les Ivoiriens, quel que soit leur statut social ou leur zone de résidence.
Wassimagnon
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