Cameroun : Paul Biya durcit le ton face aux « forces de déstabilisation » avant l'élection présidentielle
Dans un contexte pré-électoral de plus en plus tendu, le président Paul Biya sort de son silence habituel pour mettre en garde contre les tentatives de manipulation qui visent selon lui à fragiliser l'unité nationale.
L'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025 au Cameroun s'accompagne d'une montée en tension politique inédite. Le président Paul Biya, garant de la stabilité camerounaise depuis plus de quatre décennies, a rompu avec sa réserve habituelle pour s'exprimer fermement contre ce qu'il qualifie de manœuvres déstabilisatrices.
Dans une communication diffusée sur ses plateformes numériques, le chef de l'État camerounais a adopté un ton particulièrement martial. Sa déclaration cible directement les acteurs qu'il accuse de propager la discorde et de chercher à ébranler l'ordre établi.
« Les artisans de la calomnie, de la désinformation et de la discorde ne parviendront pas à plonger notre nation dans l'instabilité », a-t-il martelé, sans toutefois identifier nommément les personnes visées par ses accusations.
Cette sortie publique intervient dans un climat politique particulièrement électrique, où les débats sur les réseaux sociaux se multiplient et où les tensions internes au sein de la classe politique s'exacerbent. Le président, habitué à une communication plus mesurée, semble vouloir reprendre le contrôle du narratif politique avant l'ouverture officielle de la campagne électorale.
Unité nationale, au cœur des préoccupations
Le discours présidentiel met l'accent sur la préservation de la cohésion sociale, présentée comme un acquis fragile qu'il convient de protéger. Cette rhétorique s'inscrit dans la continuité de la politique de Paul Biya, qui a toujours privilégié la stabilité institutionnelle face aux turbulences régionales.
Le Cameroun, pays aux multiples défis sécuritaires notamment dans ses régions septentrionales et anglophones, voit son dirigeant réaffirmer sa volonté de maintenir l'ordre face aux pressions internes et externes. Cette approche répond aux préoccupations d'une partie de l'électorat attachée à la paix civile.
Le Sud camerounais mobilisé pour une « victoire éclatante »
Parallèlement à ces mises en garde, la machine politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) se met en branle. Les consultations menées par Ferdinand Ngoh Ngoh, personnalité influente de l'appareil présidentiel, révèlent l'ampleur de la mobilisation en cours.
La région du sud, terre d'origine du président et bastion traditionnel de son parti, affiche déjà ses ambitions. Les représentants locaux du RDPC, réunis lors de ces consultations stratégiques, ont exprimé leur détermination à reproduire les performances électorales passées.
« Dans l'hypothèse d'une candidature présidentielle, les populations du Sud s'engagent à offrir un triomphe électoral retentissant », a affirmé un cadre régional du parti gouvernemental. Cette déclaration témoigne de la confiance des soutiens traditionnels du président, malgré les interrogations sur son âge et sa capacité à mener une nouvelle campagne.
À 92 ans, Paul Biya entretient le suspense sur ses intentions électorales. Officiellement, aucune annonce de candidature n'a été formulée, mais les signaux envoyés par son entourage politique laissent présager une participation à l'échéance d'octobre.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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