Le processus électoral camerounais va entrer dans sa phase  décisive. Le président Paul Biya dispose désormais d'un délai limité pour convoquer officiellement le corps électoral en vue de l'élection présidentielle prévue en octobre 2025.

D'après la législation camerounaise en vigueur, le chef de l'État doit procéder à cette convocation avant le 18 juillet 2025. Les observateurs politiques anticipent que cette formalité pourrait intervenir dès ce samedi 12 juillet, marquant ainsi le lancement officiel de la campagne électorale.

Cette perspective s'inscrit dans un contexte où les consultations politiques menées par le pouvoir en place se sont achevées mardi dernier à 17 heures. Ces rencontres avaient pour objectif de consolider les rangs du parti au pouvoir.

L'annonce de cette convocation constituerait un tournant, déclenchant automatiquement l'ouverture de la période de dépôt des candidatures et la mise en route de la machine électorale.

Enigme

Malgré les sollicitations répétées de ses soutiens, Paul Biya maintient le suspense concernant sa participation au scrutin. Cette ambiguïté génère des tensions au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), où les messages divergents se multiplient.

Des personnalités comme Michel Ange Angouing pressent le président de lever le voile sur ses intentions, estimant que cette clarification s'avère indispensable pour apaiser les inquiétudes des militants et de la population.

L'appareil du parti au pouvoir s'active en prévision de l'échéance électorale. Depuis le début du mois, Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, a inauguré un dispositif baptisé "Comité stratégique" destiné à orchestrer une éventuelle campagne présidentielle.

Parallèlement à cette initiative, Jean Nkuete, secrétaire général du comité central du RDPC, a programmé une réunion avec les responsables du parti de la région du Centre. Cette rencontre, fixée à 10 heures au siège du parti à Yaoundé, précède celle prévue à 17 heures à la présidence avec le même public.

Cette superposition d'activités révèle l'existence de deux dynamiques organisationnelles distinctes : l'une pilotée depuis Etoudi par l'administration présidentielle, l'autre coordonnée par la hiérarchie partisane. Les analystes y voient le reflet d'une concurrence latente entre les différents centres de pouvoir, chacun cherchant à s'imposer comme l'architecte principal de la stratégie électorale à venir.

Pendant ce temps, à  Kribi (Sud), 1500 conducteurs de motos ont déferlé pour manifester leur soutien pour Paul Biya. Selon les informations relayées par Cameroon Tribune, le journal gouvernemental, un cortège impressionnant de conducteurs de motos-taxis a transformé les artères de cette cité côtière en un véritable défilé politique.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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