Côte d'Ivoire : Gagnoa, une enseignante retrouvée morte dans le silence de son salon
La défunte enseignante (Ph Koaci)
À Gagnoa, l’émotion est vive, la stupeur palpable. Une lumière de l’enseignement s’est éteinte dans un silence glaçant, laissant derrière elle des questions sans réponse et une douleur qui serre les cœurs.
Gouan Ritha, enseignante d’Histoire-Géographie au Lycée Moderne 1 de Gagnoa, a été retrouvée sans vie, étendue dans le calme inquiétant de son salon. Depuis le mardi 8 juillet, plus aucun appel, plus aucun signe. Un silence lourd qui a très vite inquiété ses proches, eux qui connaissaient sa ponctualité, son sérieux, sa chaleur humaine.
Deux jours plus tard, le jeudi 10 juillet, n’y tenant plus, les proches ont lancé l’alerte auprès des voisins. La porte de la maison de l’enseignante reste close, aucune activité à l’intérieur, aucun bruit, pas même une lumière. L’atmosphère est étrange, presque pesante. La police est aussitôt appelée.
Quand les agents forcent enfin l’entrée, c’est le choc. Là, au milieu de ses fauteuils, allongée comme si elle s’était juste reposée après une longue journée de travail, repose le corps sans vie de Gouan Ritha. Aucune trace de lutte, aucun appel à l’aide, juste un silence… un silence froid, profond, presque irréel.
La ville est bouleversée. Les collègues, effondrés. Les élèves, choqués. Comment une femme aussi pleine de vie, aussi investie dans l’éducation, a-t-elle pu partir aussi brutalement, aussi discrètement ? Une mort douce en apparence, mais terriblement brutale pour ceux qui restent. L’image de cette femme respectée, engagée, allongée dans l’attente de secours qui ne viendra jamais à temps, hante désormais les esprits.
Dans les rues de Gagnoa, le nom de Gouan Ritha est murmuré avec tristesse, avec respect, mais aussi avec une peur sourde : celle de mourir seule, dans l’indifférence des murs. Un rappel cruel que même les plus braves, même ceux qui donnent leur vie à former des générations, peuvent partir dans le silence total.
La cause exacte de son décès reste inconnue pour l’instant. Une enquête a été ouverte, mais les premières heures parlent d’un malaise fatal. Qu’importe la cause, c’est une vie de plus qui s’en est allée, trop tôt, trop vite. Une femme de savoir, une mémoire, une voix éteinte à jamais.
Jean Chresus, Abidjan
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