Côte d'Ivoire : Drame à N'Zikro, un chef en partance pour son intronisation abattu d'une balle en pleine tête
Attroupement autour de la voiture de la victime (Ph KOACI)
Un événement qui devait marquer une nouvelle page dans l’histoire de N’Zikro s’est transformé en véritable tragédie. Ce mardi 15 juillet 2025, M. Anibé Ahoua Gatien, pressenti pour être intronisé comme le nouveau chef du village de Bongo (sous-préfecture d’Adaou), a été mortellement atteint par balle lors d’une attaque à main armée sur la route reliant Bonoua à Bongo.
M. Anibé, planteur bien connu dans la région et établi à Bonoua, se rendait dans son village natal pour y prendre officiellement ses fonctions traditionnelles. À bord de son véhicule personnel, accompagné de son pisteur, il transportait également une somme de quatre millions de francs CFA destinée à rémunérer des manœuvres dans le cadre d’un projet de développement communautaire qu’il portait pour Bongo.
Vers 10h30, alors qu’ils traversaient un tronçon isolé de la brousse, deux individus lourdement armés et encagoulés sont sortis des fourrés. L’un a tiré en l’air pour stopper le véhicule tandis que l’autre, contournant rapidement l’automobile, a ouvert le feu sans sommation, visant directement M. Anibé à la tête. Il est mort sur le coup. Aucun échange, aucun mot : les agresseurs semblaient avoir un but précis et une cible unique.
Sous la menace, le pisteur a été contraint de leur remettre l’argent. Malgré leurs soupçons qu’il transportait une somme supérieure, ils n’ont pu rien obtenir de plus. Pendant qu’ils fouillaient le véhicule, le pisteur a pris la fuite à travers la brousse. Il sera retrouvé plus tard, indemne mais profondément traumatisé, par une patrouille de gendarmerie alertée par des villageois.
La nouvelle de l’assassinat de M. Anibé a provoqué un choc à Bongo où les préparatifs pour son intronisation étaient déjà bien avancés. La population, entre douleur et colère, s’interroge sur les circonstances troublantes de cette attaque ciblée, qui ne semble pas relever d’un simple braquage routier. La somme volée, quoique importante, ne semble pas justifier la précision de l’exécution.
Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de Bonoua, tandis que la sécurité a été renforcée dans la zone, réputée instable depuis plusieurs années. Pour les habitants de Bongo, la douleur est d’autant plus vive que ce meurtre ne leur vole pas seulement un fils, mais aussi un chef, porteur d’une vision de paix et de développement.
Jean Chresus, Abidjan
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