Les journalistes Luc Pagbelguem et Boukari Ouoba en tenue militaire (ph)

Deux journalistes réquisitionnés de force par l'armée au Burkina Faso dans la lutte contre les groupes jihadistes ont recouvert la liberté et regagné leurs domiciles respectifs ce jeudi.

En effet, dans un message sur sa page Facebook, la télévision privée BF1, employant un des journalistes a annoncé sa libération.

«Bonne nouvelle! Notre Journaliste reporter d'images, Luc Pagbelguem est de retour parmi nous depuis la nuit du jeudi 17 juillet», a écrit la télévision privée BF1.

Outre le journaliste de la chaîne privée BF1, Luc Pagbelguem, le vice-président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Boukari Ouoba, a également retrouvé ses proches ce 17 juillet, après près de quatre mois de réquisition par l’armée, selon Reporters sans frontières (RSF).

Boukari Ouoba avait été arrêté avec Guezouma Sanogo par des membres de l’Agence nationale de renseignements (ANR) le 24 mars, au sein du Centre national de presse - Norbert Zongo à Ouagadougou.

Luc Pagbelguem avait lui été arrêté sur son lieu de travail, par deux agents du Conseil national de sécurité d’État. Trois jours plus tôt, lors d’un congrès extraordinaire, l’AJB avait qualifié les médias publics “d’instruments de propagande” et demandé la libération des journalistes détenus et réquisitionnés.

Ces deux journalistes n’avaient plus donné signe de vie depuis la publication, le 2 avril, d’une vidéo sur les réseaux sociaux, les montrant en uniforme militaire aux côtés de Guezouma Sanogo, président de l’AJB, toujours porté disparu et vraisemblablement réquisitionné.

Ces deux libérations interviennent moins d’une semaine après la libération du chroniqueur de la télévision privée BF1 Kalifara Séré.

“RSF est soulagée d’apprendre que les journalistes Boukari Ouoba et Luc Pagbelguem, soient sains et saufs, et désormais auprès des leurs. Ils n’auraient jamais dû être réquisitionnés de force dans l’armée pendant près de quatre mois“, a écrit l'organisation de défense des journalistes.

«Après cette série de réapparition de professionnels de l’information disparus depuis des mois, RSF appelle les autorités à tout mettre en oeuvre pour que Serge Oulon, Adama Bayala, Guezouma Sanogo et Alain Traoré retrouvent, eux aussi, leurs familles, restées sans nouvelles d’eux depuis plus d’un an pour certains».

Boa, Ouagadougou