Côte d'Ivoire : Derrière l'écran, quand la confiance devient un piège
L'increminé
Acheter en ligne peut paraître simple et pratique. Quelques clics, une offre séduisante, un vendeur convaincant… et l’affaire semble conclue. Mais derrière cet écran, une réalité bien plus sombre peut se cacher : celle de l’escroquerie numérique, où les apparences masquent des intentions frauduleuses.
C’est ce qu’a vécu KTC, un entrepreneur à la recherche d’une presse à chaud pour ses activités. En naviguant sur Facebook, il tombe sur une annonce correspondant exactement à ses besoins. Le prix est alléchant, le contact rapide, et le discours rassurant. Le vendeur exige un paiement via Mobile Money avant toute livraison. Confiant, KTC accepte. Mais dès la transaction effectuée, le silence. Le vendeur disparaît, la page Facebook s’efface, et la machine à arnaquer s’est remise en marche.
Refusant de rester impuissant, KTC se tourne vers la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC), bras armé de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI). L’enquête permet d’identifier un individu connu sous les initiales AA. Ce dernier, bien connu des services de la PLCC, est impliqué dans plusieurs affaires similaires. Lors de son arrestation, il avoue sans détour : cela fait trois ans qu’il agit ainsi.
Son mode opératoire est simple mais efficace : il crée de fausses pages sur les réseaux sociaux, diffuse des annonces pour du matériel électronique à des prix défiant toute concurrence, exige un paiement immédiat, puis disparaît une fois l’argent encaissé. Un schéma qu’il répète inlassablement, profitant de la confiance et de la précipitation de ses victimes.
Malgré ses remords exprimés à l’audition, le préjudice est déjà lourd. KTC et d’autres victimes recensées ont perdu au total plus de trois millions de francs CFA. AA a été déféré devant le Parquet pour escroquerie sur Internet, en vertu de l’article 471 du Code pénal.
L’histoire de KTC n’est pas un cas isolé. Elle est le reflet d’une réalité grandissante à l’ère du tout numérique : celle d’une vigilance devenue indispensable. Car sur Internet, tout ce qui brille n’est pas or, et derrière une offre séduisante peut se cacher un piège bien ficelé.
Jean Chresus, Abidjan
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