Côte d'Ivoire: Lutte contre la traite des êtres humains, le pays marque un tournant décisif
L’auditorium du Ministère des Affaires Étrangères, de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, a vibré ce mercredi au rythme de la 13ᵉ édition de la Journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains. Placée sous le thème international « La traite des personnes est un crime organisé. Mettons fin à l’exploitation », la célébration a rassemblé les autorités nationales, partenaires techniques et financiers, ONG, OSC, et anciens migrants dans un vibrant plaidoyer contre ce fléau.
Près de 25 millions de personnes sont aujourd’hui victimes de la traite dans le monde, selon l’ONUDC. En Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire figure à la fois comme pays d’origine, de transit et de destination. Malgré les progrès notables en matière juridique et institutionnelle, l’ignorance du phénomène continue de favoriser le recrutement de victimes, souvent sous prétexte de migrations économiques.
Pour répondre à cette urgence humanitaire, le Ministère de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, en sa qualité de Secrétariat Exécutif du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes (CNLTP), a coordonné cette journée en collaboration avec les ministères techniques, les collectivités territoriales et les partenaires internationaux.
L’événement visait à sensibiliser les populations sur les formes de traite et les méthodes des trafiquants, informer la jeunesse sur les programmes d’insertion et de réinsertion socioprofessionnelle, présenter le Mécanisme National de Référencement (MNR) et les Procédures Opérationnelles Standards (POS) pour la prise en charge des victimes et expliquer les voies de recours juridiques et les dispositifs de protection disponibles.
Parmi les moments forts, le témoignage bouleversant d’Hervé N’Dri, ex-migrant victime de traite en 2015, a marqué les esprits :
« Il y a la mort, la prison et la souffrance dans cette aventure. Le bonheur est ici, en Côte d’Ivoire. Soyons fiers de notre pays. »
Revenu en 2016 avec l’aide de l’État, il milite désormais au sein du CNLTP.
L’Ambassadrice des États-Unis en Côte d’Ivoire, Jessica Davis Ba, a réaffirmé l’engagement de son pays :
« Travailler ensemble pour punir les trafiquants, protéger les victimes et prévenir l’exploitation : c’est notre engagement commun. »
Le représentant de l’OIM, Joseph Dück, a salué les avancées ivoiriennes en matière de coordination et de protection des victimes. Quant au représentant de l’ONUDC, Kodjo Attisso, il a insisté sur la vigilance face à l’essor du recrutement en ligne et la multiplication des formes d’exploitation.
La cérémonie a aussi été l’occasion de remettre des distinctions à plusieurs acteurs de la lutte, en reconnaissance de leurs efforts.
Un appui matériel, vivres et non-vivres, a été octroyé à plusieurs structures d’accueil et de prise en charge des victimes.
En marge de la célébration, une formation du 28 au 30 juillet a permis d’installer officiellement une Cellule Régionale de Lutte contre la Traite des Personnes (CRLTP) et de remettre des attestations de fin de formation aux participants.
Dans son allocution, Bellemonde Dogo, ministre de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté a rappelé l’urgence d’agir :
« La traite des êtres humains est un esclavage moderne. Elle détruit des vies, des familles, et l’avenir de toute une nation. Grâce à la vision du Président Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire a su mettre en place un arsenal juridique robuste. Mais notre lutte ne fait que commencer. »
Elle a rappelé les lois majeures et les décrets adoptés, notamment ceux relatifs à la protection des victimes, à la coordination interinstitutionnelle et à la répression des trafiquants.
Cette édition 2025 se referme sur un message d’unité et d’espoir. La lutte contre la traite des personnes, crime transnational complexe, nécessite une coopération sans faille, à l’échelle locale comme internationale. La Côte d’Ivoire donne l’exemple, et appelle à une mobilisation accrue de tous les acteurs pour faire reculer ce fléau.
« La dignité humaine n’est pas négociable. Ensemble, mettons fin à l’exploitation. »
Wassimagnon
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