Le secteur du commerce, véritable pilier de l’économie ivoirienne, a bénéficié d’une attention soutenue du Fonds de Développement de la Formation'>Formation Professionnelle (FDFP) au cours des onze dernières années. En effet, entre 2012 et 2023, plus de 27 360 plans de formation ont été financés par le FDFP, représentant 33,86 % de l’ensemble des demandes reçues. C’est ce qu’a révélé Dr N’Dri Philippe, Secrétaire général du FDFP, lors de la première journée de l’atelier d’orientation des études prospectives 2025, tenue le jeudi 31 juillet 2025, au Plateau, à Abidjan.

À cette occasion, le Dr N’Dri a souligné la place stratégique qu’occupe le commerce dans le tissu économique ivoirien : une contribution de plus de 15 % au PIB et environ 30 % de la population active concernée. Selon lui, « le commerce est la colonne vertébrale de l’activité économique nationale, un secteur vital à la croisée des mutations économiques ». C’est dans cette optique que le FDFP a renforcé son accompagnement, avec constance et détermination, pour soutenir le développement des compétences dans ce domaine.

Cependant, malgré cette dynamique, des déséquilibres préoccupants persistent. Le SG du FDFP a pointé du doigt l’inadéquation entre les domaines de formation demandés et les compétences réellement nécessaires pour faire face aux défis actuels. À titre d’exemple, seulement 8,91 % des plans de formation financés concernent les compétences numériques, et à peine 1,44 % s’intéressent aux secteurs du transport et de la logistique. Des domaines pourtant jugés porteurs, comme la finance digitale, l’e-commerce, l’intelligence client, ou encore les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, restent largement sous-exploités.

Pour le Dr N’Dri, ces constats appellent à une reconfiguration stratégique de la formation professionnelle, afin de préparer les acteurs du commerce à l’économie numérique, à la formalisation progressive des activités et à la compétition régionale et internationale. Il a ainsi exhorté les participants à l’atelier – représentants d’entreprises, organisations professionnelles, syndicats, faîtières, associations et structures publiques – à apporter leur expertise et leurs expériences de terrain, pour identifier ensemble les axes prioritaires des études prospectives.

L’objectif est clair : cartographier les métiers en tension ou émergents, anticiper les besoins en compétences de demain, et mieux comprendre les mutations du commerce (digitalisation, logistique, distribution moderne), afin de concevoir une formation professionnelle utile, adaptée et tournée vers l’avenir.

Cet atelier, qui s’est clôturé le vendredi 1er août, a également réuni les acteurs du secteur du BTP, dans une volonté partagée de faire de la co-construction le moteur de la refondation du système de formation professionnelle en Côte d’Ivoire.

Wassimagnon