Cameroun : Extrême-Nord, cinq enfants d'une même famille kidnappés, l'opposition dénonce l'inaction gouvernementale
Un nouveau drame frappe la région de l'Extrême-Nord où cinq enfants ont été enlevés le 13 août dernier sur la route Kousseri-Maroua. Les ravisseurs, se réclamant de Boko Haram, exigent une rançon de 50 millions de francs CFA et auraient déjà exécuté l'un des enfants, apprend-on des sources sécuritaires et communautaires concordantes.
Toujours selon les mêmes sources, la tragédie s'est déroulée le 13 août 2025, lorsque cinq enfants d'une même famille, partis de Kousseri à bord du bus Touristique Express à destination de Yaoundé, ont été interceptés et kidnappés dans la localité de Ziga par des individus armés se présentant comme membres de Boko Haram.
Selon les informations disponibles, les ravisseurs ont contacté la mère des enfants pour annoncer l'exécution de l'un d'entre eux et ont menacé de tuer les quatre autres si une rançon de 50 millions de francs CFA n'était pas versée avant 13h le jour de leur ultimatum.
Région meurtrie
L'Extrême-Nord du Cameroun subit les assauts répétés de Boko Haram depuis mai 2014. Ces incursions terroristes ont semé la désolation au sein des populations locales, faisant plus de 6 000 morts selon les bilans disponibles. La route nationale N°1, particulièrement le tronçon Kousseri-Maroua, demeure un axe particulièrement vulnérable où l'état déplorable des infrastructures facilite les embuscades.
L'incident du 13 août s'inscrit dans une série d'enlèvements qui touchent la région. Le 14 août, onze passagers d'un car de transport interurbain auraient également été kidnappés dans les localités de Zigagué et Salé, toujours selon des sources à confirmer.
L'opposition dénonce
Face à ce nouveau drame, plusieurs figures de l'opposition camerounaise ont exprimé leur indignation et appelé à l'action gouvernementale.
Cabral Libii, candidat à l'élection présidentielle, a lancé un appel poignant, « Face à ce type d'horreur, nous arrêtons tout et parlons d'une seule voix, en union des cœurs, et appelons à l'humanité et à la responsabilité pour que ces jeunes vies soient sauves. L'État qui protège doit se lever, se tenir auprès de cette famille et faire tout ce qui est possible. »
Maurice Kamto, autre figure de l'opposition, s'est montré plus critique envers l'action gouvernementale dans une déclaration du 17 août 2025. Il a exprimé sa « solidarité et sa sincère compassion » aux familles touchées, tout en dénonçant « le silence du Gouvernement sur cet autre drame qui frappe la nation ».
« Comment peut-on expliquer aux Camerounais qu'après plus de dix ans de guerre contre l'insécurité dans cette partie du territoire national, on y déplore encore des kidnappings de masse ? » s’interroge l'ancien candidat à la présidentielle s'interroge.
Malgré plus d'une décennie d'efforts militaires dans la lutte contre Boko Haram, la région de l'Extrême-Nord reste confrontée à des défis sécuritaires. Les kidnappings avec demande de rançon constituent une tactique récurrente du groupe terroriste, plongeant les familles dans des situations dramatiques.
Au moment de la rédaction de cet article, aucune communication officielle du gouvernement camerounais n'a été publiée concernant ces récents enlèvements.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com
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