Cameroun : HRW dénonce les arrestations du 4 août et demande des libérations
L'organisation internationale Human Rights Watch intensifie sa critique concernant la répression exercée contre les forces d'opposition camerounaises dans le contexte de l'élection présidentielle d'octobre 2025.
« Les autorités devraient mettre fin à la répression de l'opposition et libérer immédiatement toutes les personnes arrêtées pour des raisons politiques, afin que les élections ne soient pas considérées comme inéquitables avant même le début de la campagne », déclare Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel au sein de l'ONG.
Dans une publication datée du 14 août, l'experte analyse l'atmosphère politique délétère qui s'est installée suite au rejet de la candidature de Maurice Kamto par la commission électorale. L'Elecam a annulé sa participation en invoquant une « pluralité d'investitures », une décision que le Conseil constitutionnel a entérinée le 5 août en déclarant son recours « non fondé ».
Cette exclusion a déclenché une série de protestations. D'après HRW, de nombreux sympathisants du dirigeant du MRC ont organisé des manifestations pacifiques dans la capitale. Le 4 août, plusieurs manifestants se sont regroupés devant le siège du Conseil constitutionnel avant d'être dispersés par les forces de l'ordre utilisant des gaz lacrymogènes.
« Les personnes arrêtées, dont sept femmes, sont détenues dans différents commissariats de police et brigades de gendarmerie de Yaoundé pour des accusations telles que trouble à l'ordre public et rébellion ; des accusations motivées par des raisons politiques d'après leurs avocats », précise Allegrozzi.
Inquiétudes
Selon la chercheuse, l'éviction de Maurice Kamto « menace la crédibilité du processus électoral » et témoigne d'une « intolérance persistante du gouvernement à l'égard de l'opposition et de la dissidence ». Elle interprète ces événements comme révélateurs d'une intensification de la répression touchant opposants, militants et membres du barreau à l'approche du scrutin.
Human Rights Watch appelle les autorités à assurer un processus électoral transparent et inclusif. « Maurice Kamto devrait être autorisé à se présenter à l'élection et les citoyens camerounais devraient pouvoir choisir librement leur candidat », affirme Ilaria Allegrozzi.
Me Hippolyte BT Meli, qui préside le Collectif Sylvain Souop représentant les militants du MRC détenus, indique dans une déclaration du mardi 12 août 2025, la notification de cessation de garde à vue administrative transmise dans la journée « aux détenus de Monsieur le Préfet du Mfoundi ».
L'avocat précise que 54 personnes sont concernées, bien que l'arrêté n'en mentionne que 29 de manière inexpliquée. 13 / 54 sont déférés au parquet du Tribunal Militaire de Yaoundé.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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