Le porte parole de l'Eglise catholique (Ph Koaci)

Depuis plusieurs jours, une folle rumeur s’est propagée sur les réseaux sociaux, prêtant à l’Archidiocèse d’Abidjan l’hébergement de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, en rupture avec le pouvoir en place. Des publications, vite relayées, affirmaient qu’une paroisse située aux Deux Plateaux servait de cachette à l’ex-chef du Parlement. Hier vendredi 29 août 2025, l’Église catholique, par la voix de son chargé de communication, l’Abbé Augustin Obrou, a réagi fermement pour mettre fin à la spéculation.

Dans sa déclaration, le porte-parole a opposé un démenti catégorique : « L’Archidiocèse d’Abidjan informe l’opinion publique nationale et internationale que cette affirmation est totalement fausse. Aucune paroisse, aucun presbytère, aucun lieu d’hébergement dépendant de l’Archidiocèse n’abrite M. Guillaume Soro. » Pour l’Église, cette rumeur n’est rien d’autre qu’une tentative de manipulation de l’opinion dans un contexte politique tendu.

L’Abbé Obrou a tenu à rappeler que la mission de l’Église reste purement spirituelle : « Notre rôle est exclusivement pastoral et moral : annoncer l’Évangile, servir la paix, défendre la dignité humaine. Christ ne saurait en aucun cas être impliqué dans des pratiques contraires à la loi. » Il a également mis en garde contre la circulation d’informations mensongères susceptibles de fragiliser la cohésion nationale. « La propagation de fausses nouvelles peut engendrer des tensions inutiles, des suspicions et un climat de méfiance », a-t-il averti.

À moins de deux mois d’une élection présidentielle capitale, le ton de l’Église se veut ferme face aux tentatives d’instrumentalisation. « L’Archidiocèse d’Abidjan ne saurait être utilisé à des fins partisanes ou pour des rumeurs de nature à troubler l’ordre public », a encore insisté le porte-parole.

Dans son message, l’institution catholique a lancé un appel au calme et à la responsabilité. « Nous invitons les internautes, les médias et l’ensemble des citoyens à faire preuve de discernement dans la diffusion d’informations », a exhorté l’Abbé Obrou, avant de réaffirmer la position de l’Église : « Nous continuerons de prier et d’agir pour que la Côte d’Ivoire demeure une terre de fraternité, de justice et de paix. »

Depuis la sortie de l’Archidiocèse, plusieurs organisations catholiques, dont le Conseil national du Laïcat de Côte d’Ivoire et l’Association des femmes catholiques, ont également élevé la voix pour condamner ce qu’elles considèrent comme une machination. Un front uni de l’Église qui, au-delà du démenti, appelle les fidèles et les citoyens à rester vigilants et à préserver la paix sociale.

Jean Chresus, Abidjan