Ibrahim Zigui (Ph Koaci)

La scène politique ivoirienne a été marquée dans la nuit du 1er au 2 septembre par l’interpellation de Zigui Ibrahim, militant du PPA-CI et proche de Nadiani Bamba. Âgé d’une trentaine d’années, le jeune cyber-activiste a été arrêté à la suite de la diffusion d’une vidéo devenue virale dans laquelle il appelait ses camarades de parti et les citoyens à se mobiliser lors de la validation officielle des candidatures à l’élection présidentielle.

Dans ce message filmé, Zigui utilisait des métaphores sportives pour galvaniser son auditoire, comparant la journée de proclamation des candidatures à une « finale » nationale où, selon lui, les Ivoiriens devaient sortir massivement, habillés aux couleurs du pays, pour occuper l’espace public. Cet appel, jugé sensible dans le climat électoral actuel, a conduit les autorités à procéder à son arrestation dans le but de prévenir toute agitation.

L’affaire met en lumière la surveillance grandissante des réseaux sociaux à l’approche de la présidentielle. Les propos tenus par Zigui Ibrahim sont interprétés par ses partisans comme une simple expression militante, mais pour les autorités, ils relèvent d’une incitation potentielle à troubler l’ordre public. Cet épisode relance ainsi une question récurrente en Côte d’Ivoire : jusqu’où s’étend la liberté d’expression dans un contexte politique tendu, et à quel moment la parole militante bascule-t-elle dans l’illégalité ?

En attendant, Zigui Ibrahim, dont les activités en ligne avaient déjà attiré l’attention de nombreux observateurs, devra désormais suivre à distance la suite du processus électoral.

Cette arrestation illustre les tensions entre engagement citoyen, encadrement sécuritaire et régulation des discours numériques dans un pays où la campagne présidentielle s’annonce déterminante.

Jean Chresus, Abidjan