Maurice Kamto

Maurice Kamto a officiellement démissionné du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM) ce vendredi 12 septembre 2025. L’objectif, apprend-on est de reprendre ses fonctions de Président National du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).

Dans sa déclaration, Maurice Kamto explique que le mandat qui lui avait été donné par le Conseil National du MRC le 26 octobre 2024 - celui de « choisir la modalité de présentation de sa candidature » à l'élection présidentielle du 12 octobre prochain - avait expiré avec la décision du Conseil constitutionnel du 5 août 2025 qui avait invalidé sa candidature.

Le MANIDEM accuse réception

Le bureau politique du MANIDEM, dirigé par Georges Anicet Ekane, a officiellement pris acte de cette démission dans un communiqué publié le même jour. Tout en accusant réception de la lettre de démission de Maurice Kamto, le parti a exprimé son souhait que « cette collaboration élargie aux forces politiques qui soutiennent Maurice Kamto va se poursuivre avec pour seule boussole l'intérêt du Kamerun ».

Dans une démarche de rassemblement, le MANIDEM a annoncé poursuivre « avec d'autres organisations et personnalités son action pour trouver dans les meilleurs délais un candidat consensuel de l'opposition pour le 12 octobre 2025 ».

Critiques de l'opinion publique

Cette succession de démissions et de retours suscite de vives critiques au sein de l'opinion camerounaise. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui dénoncent une « escroquerie politique » et une « justification boiteuse ».

« Du jamais vu dans l'histoire politique du Cameroun. Logiquement après sa démission du Manidem, il devrait adhérer au MRC à nouveau comme militant de base avant qu'un congrès ne le porte à la tête de ce parti », critique un internaute, pointant du doigt l'aspect procédural de cette réintégration express.

D'autres observateurs y voient une démonstration d'incohérence politique : « Démission d'un militant du Manidem qui rentre au MRC comme président », résume un autre commentaire.

Cette instabilité politique n'est pas sans répercussions sur l'écosystème de l'opposition camerounaise. Pour de nombreux militants et sympathisants, ces allers retours nourrissent « la désillusion et la perte de repères idéologiques ».

Les Camerounais qui espéraient voir en Maurice Kamto un pôle constant de résistance au pouvoir en place se retrouvent désormais face à un leader dont les choix stratégiques « brouillent la lisibilité » de son projet politique.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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