Du 15 au 17 septembre 2025, Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire, a reçu un atelier régional de haut niveau dédié au développement de référentiels de compétences en intelligence artificielle (IA) pour les enseignants et les élèves. 

Organisé par le ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, le Centre KIX Afrique 21 (composé par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), la CONFEMEN et l’Organisation internationale de la Francophonie à travers l'Institut de la Francophonie pour l'éducation et la formation (OIF-IFEF) en qualité de chef de file) et l’UNESCO, cette rencontre a réuni décideurs, cadres de l’éducation, enseignants, chercheurs et partenaires techniques et financiers, positionnant la Côte d’Ivoire comme pionnière dans l’intégration de l’IA dans les systèmes éducatifs en Afrique francophone. 

L’intelligence artificielle représente un potentiel immense pour transformer l’éducation à travers des approches telles que l’apprentissage personnalisé, le soutien accru aux enseignants, une meilleure gouvernance éducative et l’inclusion des élèves en situation de handicap. Cependant, cette technologie soulève également des défis cruciaux, notamment en matière de protection des données, de biais algorithmiques, de fracture numérique et de pénurie de compétences spécialisées.

Dans ce contexte, quatre pays pilotes (Bénin, Burundi, Côte d’Ivoire et Sénégal) bénéficient d’un accompagnement du Centre KIX Afrique 21 et de l’UNESCO afin d’intégrer l’IA dans les politiques éducatives, renforcer la formation des enseignants et développer des ressources pédagogiques contextualisées.

Au cours de l’atelier, les référentiels nationaux de compétences en IA ont été élaborés afin de définir les savoirs, savoir-faire et savoir-être nécessaires à une utilisation responsable et inclusive de l’IA dans l’éducation. Des ressources pédagogiques seront également traduites en langues nationales afin de garantir l’accessibilité pour tous.

Cet atelier a été une étape clé, s’inscrivant dans la continuité des travaux menés lors du séminaire sous-régional de Dakar en 2024. Il a permis de dessiner des politiques éducatives adaptées à l’ère numérique tout en renforçant le rôle des pays francophones et lusophones dans le débat mondial sur l’avenir de l’éducation.

Dr Maïmouna Sissoko-Touré, Coordinatrice du Centre GPE-KIX Afrique 21, a salué l’engagement de la Côte d’Ivoire et le travail acharné du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation pour rendre cet atelier possible. Elle a souligné l’importance du partenariat entre les différentes institutions, qui témoigne d’une volonté collective de relever les défis éducatifs auxquels sont confrontés les pays en développement.

« Le programme du GPE-KIX Afrique 21 vise à accompagner 21 pays partenaires d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale et de l’océan Indien dans l’amélioration de la qualité de leurs systèmes éducatifs, afin de progresser vers l’Objectif de développement durable 4 (ODD 4) », a-t-elle précisé.

En abordant le bien-fondé des référentiels de compétences en IA pour les enseignants, Dr Sissoko-Touré a expliqué que « ce document n’est pas simplement technique, mais une véritable boussole stratégique ». 

Il clarifie les attentes, guide la formation initiale et continue des enseignants, harmonise les pratiques nationales tout en respectant les spécificités locales, et met l’humain au cœur de la transition numérique.

Elle a également félicité la délégation béninoise pour son partage d’expérience, annonçant que le Bénin sera le prochain pays à accueillir un atelier sur les référentiels de compétences en IA, suivi par le Burundi et le Sénégal.

Dr Shafika Isaacs, Cheffe de la section pour la technologie et l’IA dans l’éducation de l’UNESCO, a exhorté les acteurs éducatifs de la Côte d’Ivoire et du Bénin à s’approprier l’IA.

 « L’intelligence artificielle est désormais un acteur incontournable dans l’apprentissage, qui redéfinit la manière dont des millions de personnes acquièrent des connaissances », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance de cette technologie dans les salles de classe modernes.

Cet atelier à Yamoussoukro marque une avancée significative dans l’intégration de l’IA dans les systèmes éducatifs en Afrique, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités pour les enseignants et les élèves tout en répondant aux défis contemporains de l’éducation.

Wassimagnon