Les refus en cascade pour son meeting de Douala suscitent des interrogations. Le PCRN peine à trouver un site pour organiser le « Giga Meeting » de son candidat Cabral Libii à Douala.

L'annonce, il y a plus d'un mois, du « Giga Meeting » de Cabral Libii à Douala avait suscité l'attention. L'objectif affiché du PCRN était de rassembler plus de 10 000 personnes dans la capitale économique pour présenter son projet politique. Un pari audacieux pour un parti d'opposition qui entend marquer les esprits à quelques semaines du scrutin présidentiel.

Mais ce qui devait être une démonstration de force se transforme progressivement en un véritable casse-tête logistique. Les démarches entreprises par Jean Louis Batoum, Secrétaire National à l'Organisation et aux Ressources Humaines du parti, auprès des gestionnaires d'infrastructures se heurtent à un mur de refus.

Les correspondances officielles dépouillées révèlent un véritable parcours du combattant. Le 8 septembre, première tentative : une demande de réservation du Stade Omnisports Annexe de Bepanda pour le 28 septembre, de 6h à 20h. Trois jours plus tard, nouvelle requête pour l'esplanade du Stade principal de Bepanda. Puis, c'est au tour du stade CICAM d'être sollicité.

La réponse de la Cotonnière Industrielle du Cameroun est sans équivoque : refus catégorique. Le Directeur Général du stade, Edouard Ebah Abada justifie sa décision en expliquant que « le stade CICAM est réservé aux activités ludiques, principalement sportives et culturelles » et que « le transformer en arène politique serait, dénaturer l'objectif qui lui est assigné. »

Une justification qui interroge : les stades camerounais n'ont-ils jamais accueilli d'événements politiques ? Les meetings du parti au pouvoir se tiennent-ils exclusivement dans des salles de conférence ?

Le PCRN crie à l'entrave politique

Face à cette série de refus, le PCRN ne cache pas son amertume et livre son interprétation des événements : « le régime de Paul Biya a peur de ce meeting historique. »

Si les raisons invoquées par les gestionnaires semblent techniques et réglementaires, la coïncidence de tous ces refus pour un même événement politique interpelle.

Cabral Libii, figure montante de l'opposition camerounaise, représente-t-il une menace suffisamment sérieuse pour justifier de telles précautions ? Son discours critique envers la gouvernance actuelle et ses propositions de changement ont-ils assez d'écho pour inquiéter le pouvoir en place ?

Youpwé, un repli stratégique ou une contrainte subie ?

Contraint par les circonstances, le PCRN a finalement jeté son dévolu sur le stade de l'entrée Youpwé, vers le quartier Bafia (Douala). Un choix par défaut que le parti assume sans enthousiasme, reconnaissant que ce site « n'est pas l'idéal pour un tel événement. »

Pour Cabral Libii et ses partisans, ce « Giga Meeting » représente bien plus qu'un simple rassemblement électoral. C'est un test grandeur nature de leur capacité à mobiliser et un indicateur de leur potentiel électoral. Les obstacles rencontrés ne font que renforcer leur détermination à en faire un événement marquant de cette campagne présidentielle.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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