Niger : A l'Onu, le PM Zeine Ali Mahaman accuse la France d'utiliser le «terrorisme» pour déstabiliser son pays
Le Premier ministre Lamine Zeine Ali Mahaman
Le Premier ministre nigérien Lamine Zeine Ali Mahaman a accusé la France de déstabiliser son pays en soutenant les terroristes et en alimentant la rivalité avec ses voisins.
Dans un discours prononcé à l'Onu, le Premier ministre du Niger, Lamine Zeine Ali Mahaman, a accusé la France d'utiliser le terrorisme comme outil de déstabilisation et exigeant que Paris reconnaisse ses crimes coloniaux commis depuis 1899.
« Depuis que les troupes françaises ont été expulsées du Niger en 2023, le gouvernement français a mis en place un plan sournois et subversif pour déstabiliser mon pays », a-t-il déclaré, lors de son discours au siège de l’ONU.
Le dirigeant nigérien a accusé la France de « former, financer et équiper des terroristes », mais aussi de chercher à provoquer un « conflit inter-ethnique » au Niger et dans l’ensemble de la région sahélienne.
Selon Lamine Zeine Ali Mahaman, Paris mène une « campagne de désinformation et d’intoxication » visant à discréditer les institutions et l’armée nigériennes.
Il a également affirmé que la France s’emploie à saboter les projets de développement du pays, en démobilisant des investisseurs et en votant systématiquement contre le Niger au sein des institutions financières internationales.
« Cela consiste notamment en la volonté haineuse de la France de saboter tous nos projets de développement en démobilisant certains investisseurs et en votant systématiquement contre mon pays au sein de toutes les institutions financières internationales telles que la BAD, le FMI et la Banque mondiale », a-t-il dénoncé.
Dans son allocution, le chef du gouvernement nigérien est aussi revenu sur la mémoire douloureuse de la colonisation, évoquant la responsabilité historique de la France :
« Les Nigériens n’ont jamais oublié la violence sans précédent qui a caractérisé l’occupation coloniale », a-t-il affirmé, citant la mission Voulet-Chanoine et d’autres expéditions militaires françaises qui se sont distinguées par des massacres et des tortures à grande échelle dans plusieurs localités du Niger, notamment à Téra, Djoundjou, Doutchi, Konni, Tessaoua et Zinder.
Cette intervention à la tribune de l’ONU s’inscrit dans un contexte de relations rompues entre Niamey et Paris, depuis la prise de pouvoir des militaires en juillet 2023.
L’expulsion des forces françaises, puis le basculement stratégique du Niger vers de nouveaux partenaires, notamment la Russie et l’Iran, ont consacré la rupture d’un demi-siècle de coopération.
Avec ces accusations directes, Niamey renforce son discours souverainiste et entend rallier la communauté internationale autour d’une lecture anti-coloniale de la crise sécuritaire et politique au Sahel.
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