Le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean-Marie Traoré

L'Ambassade des États-Unis à Ouagadougou a suspendu les services réguliers de délivrance de visas pour la plupart des catégories de visas, selon un communiqué publié ce jeudi soir. 

L'Ambassade des Etats-Unis à Lomé a alors été désignée pour assurer les services de délivrance de visas pour les résidents du Burkina Faso à compter de ce 10 octobre, tandis que la représentation diplomatique américaine à Ouagadougou reste ouverte pour les services aux citoyens américains. 

En réaction à cette décision, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, a qu'elle s’inscrit dans le cadre d’une politique migratoire des États-Unis visant des États africains, parmi lesquels le Burkina Faso, dont les ressortissants n’auraient pas respecté les conditions d’utilisation des visas non-immigrants.

« Il s’agit des visas touristes et étudiants », a-t-il précisé lors d'un entretien au journal de 20 heures de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina (RTB),

Cependant, a-t-il ajouté, cette décision pourrait également être perçue comme une « forme de chantage » car ayant été prise au lendemain du refus du Burkina Faso d'accueillir des africains en situation irrégulière aux USA. 

 « Le Burkina Faso a refusé cette proposition », a indiqué M. Traoré, selon qui son pays qui a récemment annoncé la gratuité de visas pour les africains n’est « pas une terre de déportation, mais une terre de dignité et d’accueil ».

Cette mesure de gratuité concerne les citoyens qui choisissent de venir librement au Burkina Faso, et non ceux qu’on souhaite y envoyer malgré eux. 

«Nous ne resterons pas indifférents » face à cette décision de délocalisation de la délivrance des visas aux burkinabè a assuré M. Traoré.

Le pays appliquera « le principe de réciprocité » sans compromettre les relations bilatérales fondées sur « l’amitié, la fraternité et la solidarité », a-t-il conclu. 

Boa, Ouagadougou