À l’approche du scrutin présidentiel du 25 octobre, l’État ivoirien a franchi une étape majeure en matière de préservation de la paix et de la cohésion nationale. En effet, le projet « Jeunes Bénévoles de la Paix », lancé en juillet, a connu un tournant décisif avec l’installation officielle de 70 coordinations régionales et départementales, qui a eu lieu ce jeudi 9 octobre à travers le pays. Cette initiative vise à mobiliser les jeunes en faveur d’une campagne apaisée, loin des discours de haine, en renforçant les actions de terrain en faveur de la non-violence et en consolidant la paix sociale.

Au total, 6 500 jeunes bénévoles, répartis sur 17 régions de la Côte d'Ivoire, ont été appelés à prendre part à cette mobilisation d’envergure. Les cérémonies d’installation ont été organisées par les préfets de région dans des chefs-lieux comme Dimbokro, Toumodi, Bongouanou, Bouaké, Agboville et Yamoussoukro, entre autres. Cette démarche est portée par deux ministères : celui de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, ainsi que celui de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté.

Ce projet de grande envergure a pour objectif d’amener les jeunes à jouer un rôle clé dans la prévention de la violence, tout en contribuant activement à garantir un climat électoral apaisé. En cette période électorale, les jeunes, souvent considérés comme des acteurs potentiels de la violence dans les précédentes crises, sont désormais appelés à être des ambassadeurs de la paix, à travers leurs actions et leurs paroles. Ils sont ainsi invités à incarner la paix et à promouvoir des comportements responsables au sein de leurs communautés.

Les représentants de l'État ont souligné la pertinence et l’importance de cette initiative. Coulibaly Gando, Préfet de région et Préfet du département de Yamoussoukro, a rappelé les leçons des crises passées, où les jeunes ont souvent été instrumentalisés pour semer la violence. Il a insisté sur le fait que si les jeunes avaient été en tête des violences, ils pouvaient également être en première ligne pour promouvoir la paix et la stabilité du pays. "Quand vous cassez, vous détruisez votre propre avenir. Dites non à la violence et engagez-vous activement pour la paix", a-t-il exhorté, soulignant que les jeunes étaient les premiers bénéficiaires de la paix et qu'il leur était impossible de préparer leur avenir sans elle.

Les autorités régionales, à travers Asseman Patrick et Adjo Jeannette Okoma, respectivement Secrétaire général 2 de la préfecture de Dimbokro et Préfet de la région du Moronou, ont aussi encouragé les jeunes à adopter des comportements respectueux et des discours apaisés. "Il faut que, par vos paroles et vos actions, la paix se manifeste", a déclaré Asseman Patrick. Il a également insisté sur la nécessité d'un accueil chaleureux pour ceux qui s’engagent dans cette noble cause, invitant les populations à soutenir activement les bénévoles. Il a encouragé les jeunes à ne pas seulement être des modèles de paix, mais à devenir eux-mêmes la paix vivante dans leurs communautés.

Les directeurs régionaux du Ministère de la Jeunesse ont, pour leur part, exhorté les jeunes volontaires à accomplir leur mission avec dévouement, soulignant l’importance de leur rôle dans la construction d’un climat de sérénité quelques jours avant les élections présidentielles. Ils ont insisté sur le fait que la paix, l’unité et la responsabilité civique devaient être les piliers d’un processus électoral démocratique et apaisé.

À travers ce projet, l’État ivoirien fait un pas important vers une élection apaisée, où la jeunesse, acteur majeur de la société, joue un rôle essentiel dans la consolidation de la paix. Ces 6 500 jeunes bénévoles se voient confier une mission cruciale pour l’avenir de la Côte d'Ivoire : celle de garantir une élection sereine et de rappeler à tous que la stabilité du pays passe avant tout par l’engagement de chacun à œuvrer pour la paix.

Jean Chresus, Abidjan