Des graciés, dont le Général Vatsa au milieu, à titre posthume (ph)

Le Président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, a accordé la grâce présidentielle au feu Général de division Mamman Jiya Vatsa, condamné à mort pour trahison en 1986. La grâce concerne aussi 82 détenus, réduit la peine de prison de 65 autres et accorde un sursis à 7 condamnés à mort en réclusion à perpétuité.

Feu Général Vatsa, poète, et les 174 autres condamnés se sont vus accorder la grâce présidentielle suite à l'approbation du Conseil national d'État qui s’est réuni le jeudi 09 octobre 2025 à Abuja. 

Cette mesure vise à décongestionner les établissements pénitentiaires et à promouvoir la justice réparatrice, conformément à l'article 175 de la Constitution de 1999 (telle qu'amendée), qui habilite le Président à accorder des grâces, des sursis ou des commutations de peine.

Dans une déclaration rendue publique, la présidence a indiqué que le Président Tinubu a suivi les recommandations du Comité consultatif présidentiel sur le droit de grâce. Ce comité est composé de 12 membres, présidé par le Procureur général et ministre de la Justice, Lateef Fagbemi.

Mémoires du Général Vatsa et Macaulay honorées

Le Général Vatsa, poète, ancien ministre du Territoire de la capitale fédérale (FCT) et membre du Conseil militaire suprême, fut fusillé le 5 mars 1986, après qu'un tribunal militaire secret l'eut reconnu coupable de trahison suite à un prétendu coup d'État contre le dirigeant militaire de l'époque, Ibrahim Babangida, son ami d'enfance.

La décision du Président Tinubu restaure l’honneur de Vatsa près de quatre décennies après sa mort. L'affaire est controversée depuis des décennies, avec des appels périodiques en faveur d'une grâce posthume.

De même, Herbert Macaulay, nationaliste nigérian de premier plan et cofondateur du Conseil national du Nigéria et du Cameroun (NCNC) aux côtés du Dr Nnamdi Azikiwe, a bénéficié d'une grâce posthume. Injustement condamné par le gouvernement colonial britannique en 1913 et exclu de toute fonction publique, Macaulay est désormais totalement blanchi, 79 ans après sa mort.

Les autres graciés

La grâce présidentielle posthume couvre aussi 13 militants du peuple Ogoni, dont l’écrivain Ken Saro-Wiwa. Il s’était élevé avec force contre le régime militaire nigérian et la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Royal Dutch/Shell pour avoir causé des dommages environnementaux aux terres du peuple Ogoni dans son État natal de Rivers.

Le rapport du comité indique que 294 demandes ont été examinées, donnant lieu à 175 recommandations, dont 82 grâces, 65 réductions de peine et 7 commutations de peine de mort en réclusion à perpétuité.

Selon le rapport, les critères de sélection comprennent l'âge avancé (60 ans et plus), une maladie en phase terminale, la jeunesse (16 ans et moins), une longue carrière militaire avec bonne conduite et la preuve d'une réadaptation professionnelle ou de remords.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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