Plus de 8 millions d'électeurs camerounais se sont rendus aux urnes ce dimanche 12 octobre 2025 pour élire leur président. Alors que Paul Biya brigue un huitième mandat, le scrutin s'est déroulé sans incidents majeurs, à l'exception de violentes échauffourées à Garoua, dans le nord du pays.

Ce dimanche 12 octobre, 8 010 464 électeurs camerounais étaient attendus dans les 31 563 bureaux de vote répartis sur l'ensemble des 360 communes du pays. Les opérations de vote se sont clôturées à 18h, heure locale (17h TU), laissant place au dépouillement des bulletins.

Dans les centres de vote visités à Yaoundé, la capitale, la journée électorale s'est globalement déroulée dans le calme. Les électeurs ont pu accomplir leur devoir civique sans perturbations majeures, dans une atmosphère sereine.

À l'issue du scrutin, Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, a confirmé lors d'une déclaration à la presse que le vote s'était déroulé sans incident majeur sur l'ensemble du territoire. Le ministre n'a toutefois avancé aucun chiffre concernant le taux de participation et s'est abstenu de toute mention du candidat Issa Tchiroma Bakary.

Tensions à Garoua

Malgré un déroulement général satisfaisant du vote, des troubles ont surgi dans la ville de Garoua, située dans la région septentrionale du Cameroun. Aux alentours de 16 heures, la visite d'Issa Tchiroma Bakary dans différents centres de vote a été stoppée par l'intervention des forces de sécurité.

Les tensions ont rapidement escaladé. Des affrontements ont opposé les sympathisants du candidat aux agents du maintien de l'ordre, avec des lancers de projectiles qui ont contraint les véhicules blindés à effectuer un repli tactique. Pour rétablir l'ordre, les autorités ont déployé plusieurs moyens : engins motorisés, canons à eau et dispositifs fumigènes. Au milieu du chaos, le véhicule transportant Issa Tchiroma est parvenu à s'extraire de la zone avant le retour au calme.

Dépouillement en cours, résultats attendus dans 15 jours

Depuis la fermeture des bureaux de vote, les commissions électorales procèdent au dépouillement et à la compilation des votes. Dans la diaspora, les premières tendances indiquent qu'Issa Tchiroma arriverait en tête, bien que ces informations restent à confirmer.

Au Cameroun, plusieurs camps politiques publient leurs propres tendances, mais la loi interdit formellement la publication de résultats avant leur proclamation officielle. Seul le Conseil constitutionnel est habilité à annoncer les résultats définitifs de cette élection à un tour.

Selon la télévision nationale, l'opposition était absente de nombreux bureaux de vote, ses représentants « répondant aux abonnés absents ».

Le ministre de l'Administration territoriale a d'ailleurs renouvelé sa mise en garde aux candidats qui seraient tentés de proclamer des résultats en dehors des créneaux reconnus par la loi.

Le Conseil constitutionnel dispose jusqu'au 26 octobre 2025 pour proclamer les résultats définitifs de cette élection présidentielle. D'ici là, le suspense demeure entier quant à l'issue de ce scrutin qui pourrait accorder un huitième mandat au président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.

Les Camerounais attendent désormais avec impatience le verdict des urnes qui sera rendu dans une quinzaine de jours.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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