La commission nationale de recensement général des votes, présidée par le magistrat Émile Essombe, a achevé ce lundi la compilation de l'ensemble des procès-verbaux transmis par les commissions départementales de supervision et ceux provenant de la diaspora. Selon plusieurs instances, le candidat du Rdpc, Paul Biya, serait vainqueur de cette élection présidentielle.

D'après les chiffres officiels de la commission nationale de recensement des votes, Paul Biya arrive largement en tête de l’élection présidentielle avec un score compris entre 53 et 54 % des suffrages exprimés. Le président sortant aurait obtenu plus de 800 000 voix d'avance sur son principal challenger.

Issa Tchiroma Bakary (Fsnc), obtiendrait moins de 36 %. Tandis que Cabral Libi Li Ngue est en troisième position et obtiendrait entre 3 et 4 %. Maigari Bello Bouba aurait moins de 3 %. Tomaino Ndam Njoya et Joshua Osih viennent ensuite.

Contestation

Le candidat du parti FSNC, Issa Tchiroma Bakary, rejette catégoriquement les chiffres annoncés. Il revendique une victoire écrasante avec 80 % des voix en sa faveur et dénonce des fraudes massives. Ses partisans ont célébré toute la nuit de lundi à mardi à Garoua, convaincus de la victoire de leur champion.

Multipliant les déclarations publiques, Issa Tchiroma Bakary affirme avoir été élu par les résultats sortis des urnes. Dans un message solennel adressé directement au président sortant, il a déclaré : « Monsieur le Président Paul Biya, vous avez dirigé ce pays pendant 43 ans. L'histoire vous observe. Vous avez encore une chance, une seule. Celle de sortir par la grande porte un homme d'État qui respecte la volonté de son peuple. Ne terminez pas votre règne par une fraude aussi flagrante. »

Le Conseil constitutionnel attendu jeudi

La commission nationale de recensement général des votes a bouclé son rapport qui sera transmis au Conseil constitutionnel. Cette institution rendra le verdict final et définitif ce jeudi 23 octobre. Tous les regards sont désormais tournés vers les sages qui auront la lourde responsabilité de valider ou d'invalider ces résultats contestés.

L'atmosphère est à la tension au Cameroun. Le pays tout entier retient son souffle dans l'attente de cette décision qui déterminera l'avenir politique de la nation pour les prochaines années.

Les prochains jours s'annoncent déterminants. La question qui agite désormais tous les esprits est de savoir quelle direction prendra le pays : ira-t-on vers un embrasement de la situation, un apaisement des tensions ou un durcissement du pouvoir en place ?

La réponse devrait tomber jeudi, mais d'ici là, le Cameroun vit des heures d'incertitude et d'anxiété politique.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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