Un avion de la NAF du Nigeria (ph)

L'Armée de l’Air nigériane (NAF) a déployé des avions de chasse le dimanche et mené des frappes aériennes au Bénin suite à deux requêtes des autorités légales béninoises faisant état d'un coup d'État militaire qui aurait renversé le Président Patrice Talon.

Dans un communiqué rendu public dans la nuit 07 décembre 2025 à Abuja par Bayo Onanuga, le chargé de communication de la présidence nigériane, il est écrit que le Président Bola Tinubu a félicité les Forces armées nigérianes pour leur intervention au Bénin.

Selon un rapport, les frappes aériennes ont été menées en l'espace de 30 minutes et ont impliqué plusieurs engagements coordonnés des avions de chasse du NAF opérant avec le plein accord des autorités béninoises. Les appareils ont décollé de Lagos et ont été aperçus dans l'espace aérien béninois, tandis que le Nigeria intensifiait sa surveillance aérienne pour suivre l'évolution rapide de la situation politique et sécuritaire dans ce pays voisin francophone de l’Afrique de l’ouest.

Intervention à la demande du Benin

Loin d’être une action unilatérale, la présidence nigériane a dévoilé que l’intervention de l’Armée de l’Air du Nigeria au Benin a été menée suite à la demande du Benin.

En ce sens, le communiqué a précisé que « le Président Bola Ahmed Tinubu a salué dimanche la bravoure des militaires nigérians, qui ont répondu promptement à l'appel du gouvernement béninois visant à protéger sa démocratie, vieille de 35 ans, des putschistes qui ont tenté une action à l'aube ».

Deux requêtes du Bénin au Nigeria

Dans son appel à l’aide pour sauver la démocratie et épargner les institutions républicaines d’être renversées, le Nigeria a assuré avoir reçu deux requêtes des autorités béninoises.

Sur la bases des requêtes reçues, le communiqué fait lire que « La République du Bénin, par l'intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères, a sollicité, dans une note verbale, un soutien aérien nigérian immédiat « compte tenu de l'urgence et de la gravité de la situation, afin de sauvegarder l'ordre constitutionnel, de protéger les institutions nationales et d'assurer la sécurité de la population ».

Le communiqué a poursuivi que « Dans une seconde demande, les autorités béninoises ont sollicité le déploiement de moyens aériens nigérians dans l'espace aérien béninois pour des opérations de surveillance et d'intervention rapide sous coordination béninoise ».

Et le Nigeria d’assurer que le gouvernement béninois a également demandé le déploiement de forces terrestres nigérianes, « exclusivement pour des missions approuvées par le commandement béninois, en appui à la protection des institutions constitutionnelles et au confinement des groupes armés ».

Mission accomplie

Suite à ces requêtes et intervention militaire du Nigeria, la déclaration a précisé que « le chef d'Etat-major des Armées nigérianes, le Général Olufemi Oluyede, a déclaré que toutes les demandes ont été satisfaites et que les forces terrestres nigérianes sont désormais présentes au Bénin.

Comme devoir qui leur incombe, le Général Oluyede est cité en ces termes « Notre devoir est d'obéir aux ordres du commandant en chef de nos forces Armées, le Président Tinubu ».

Causse de l’intervention

A l’origine des faits qui ont nécessité la sollicitation de l’Armée nigériane au Benin, Il urge de rappeler qu’un groupe de soldats, mené par le Colonel Pascal Tigri, a annoncé un coup d'État le dimanche matin. Les mutins ont pris le contrôle de la télévision nationale et ont affirmé avoir renversé le Président Patrice Talon et suspendu toutes les institutions démocratiques.

Il a fallu plusieurs heures avant que les forces loyales au gouvernement, assistées par le Nigéria, ne reprennent le contrôle et ne délogent les putschistes de la télévision nationale.

Soulignons que le Nigéria partage une longue frontière poreuse avec le Bénin, ce qui fait de l'évolution de la situation dans ce pays une préoccupation sécuritaire directe pour Abuja. L'Afrique de l'Ouest a connu plusieurs coups d'État ces dernières années, notamment au Niger et au Burkina Faso, voisins du Bénin au nord, ainsi qu'au Mali, en Guinée et, plus récemment, en Guinée-Bissau.

Mensah,

Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria

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