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Cameroun : Le Rdpc se déchire dans le sud, région d'origine de Paul Biya
 

Cameroun : Le Rdpc se déchire dans le sud, région d'origine de Paul Biya

 
 
 
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© Koaci.com - mercredi 17 décembre 2025 - 09:22


Le processus électoral destiné à désigner le président du Conseil régional du Sud (région d’origine du chef de l’Etat) a été suspendu sine die ce mardi 16 décembre, plongeant la région dans une crise politique sans précédent. Antoine Bikoro Alo'o, candidat imposé par la hiérarchie du Rdpc, a vu son élection annulée deux heures seulement après sa proclamation, face à une contestation virulente des conseillers régionaux et municipaux.


La session de plein droit, qui devait normalement s'achever le 16 décembre 2025, a tourné au fiasco. Réunis dans la salle des travaux sous l'autorité du gouverneur de la région, les conseillers régionaux ont d'abord élu Antoine Bikoro Alo'o sur la base des consignes de vote du Rdpc. Mais l'atmosphère s'est rapidement dégradée.


Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer des irrégularités présumées : manque de transparence lors du dépouillement, imposition d'un candidat perçu comme « parachuté », et refus d'avaliser des résultats jugés suspects. Face à la montée des tensions, les autorités administratives ont dû suspendre les travaux. Le processus doit désormais reprendre à zéro.


Candidat controversé


Au-delà des irrégularités procédurales, c'est le profil même du candidat qui suscite l'indignation. Les opposants à Antoine Bikoro Alo'o l'accusent ouvertement de détournement de fonds publics et de services catastrophiques rendus à la Nation. Pour eux, sa place serait « plutôt en prison » qu'à la présidence d'une institution décentralisée.


Rarement le RDPC a connu une telle défiance dans ses propres rangs, particulièrement dans le Sud, considéré depuis des décennies comme le « socle granitique » du parti et région natale du président Paul Biya.


Symbole d’un malaise profond


 

Ce n'est pas la première fois que la région du Sud donne des signaux d'alarme. Déjà en 2020, lors des élections municipales, Sangmélima n'avait pas brillé par le bon exemple. Bengbis avait ensuite emboîté le pas lors des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base. Après le Dja-et-Lobo, c'est maintenant au tour de la Mvila de basculer dans la contestation.


Certains observateurs y voient le symptôme d'un ras-le-bol généralisé face à des pratiques jugées autoritaires et opaques. D'autres évoquent des luttes de clans et des rivalités locales exacerbées.


Déchirure


Dans les autres régions, les opérations se sont globalement déroulées sans accroc majeur. Les candidats investis par le parti ont été élus avec des scores confortables, proportionnels à la confiance accordée au président national et aux instances dirigeantes. Dans l'Est, un candidat non investi a tenté de braver les consignes de discipline, mais a été régulièrement battu.


Le contraste avec la situation dans le Sud est saisissant. En cette entame de septennat, le RDPC donne l'image d'un parti qui se fissure de l'intérieur, incapable d'imposer sa discipline dans sa propre région matricielle.


Promesses oubliées, où sont les femmes et les jeunes ?


L'analyse des résultats des élections des exécutifs régionaux révèle un autre paradoxe. Sur neuf présidents de conseils régionaux élus, on ne compte aucune femme. Dans l'Adamaoua, le RDPC a repris la présidence du Conseil régional, tandis qu'un changement s'est opéré dans l'Extrême-Nord. Dans toutes les autres régions, c'est la prime aux sortants.


 

Or, lors de son discours de prestation de serment, le président Paul Biya avait solennellement promis un « septennat dédié aux femmes et aux jeunes ». Force est de constater que cette promesse reste pour l'instant invisible dans la composition des nouveaux exécutifs régionaux.


Pour de nombreux observateurs, ces résultats apportent la preuve qu'il n'y a aucun changement réel à attendre de ce régime pendant ce mandat. Le prochain remaniement gouvernemental, que tout le monde attend, sera probablement un simple « jeu de chaises musicales » selon l'expression consacrée.


« Il faut être naïf pour croire à un quelconque changement avec ce système », commente un auditeur dans une radio. « Croire au changement au Cameroun, c'est comme croire à la manne qui tombe du ciel. »


Le flou persiste désormais sur la suite du processus électoral dans le Sud. Les opposants à Antoine Bikoro Alo'o ont promis de ne pas baisser les bras. La question reste ouverte : le RDPC parviendra-t-il à imposer son candidat, ou devra-t-il céder face à la pression de ses propres élus ?


-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.


-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com


 
 
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