Davis Ba et Mambé ce mardi à Abidjan

La coopération sanitaire entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis franchit un cap majeur. Le Premier ministre, Dr Beugré Mambé, a présidé ce mardi à la Primature, la cérémonie de signature d’un Protocole d’accord bilatéral dans le secteur de la santé, marquant une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre les deux pays.

D’un montant global de 487,18 millions de dollars américains, soit environ 272 milliards de FCFA, cet accord s’inscrit dans le cadre de la nouvelle Stratégie mondiale de santé des États-Unis, “America First”, qui encourage une responsabilisation accrue des États partenaires à travers la mobilisation progressive de ressources domestiques.

Le Premier ministre : « bâtir un système de santé souverain et résilient »

Dans son allocution, le Chef du Gouvernement ivoirien a salué la qualité des relations bilatérales entre Abidjan et Washington, exprimant, au nom du Président de la République, Alassane Ouattara, la gratitude du peuple ivoirien au Gouvernement américain pour plus de vingt années d’appui constant, notamment dans la lutte contre le VIH/sida et la gestion des urgences épidémiques.

Le Premier ministre a mis en exergue la nouvelle approche de financement fondée sur la responsabilité partagée, soulignant que la Côte d’Ivoire s’engage à assurer un cofinancement progressif pour atteindre, à l’horizon 2030, 163 milliards de FCFA, soit 60 % de l’engagement global.

« Cet effort financier est le gage de notre volonté de bâtir un système de santé souverain, résilient et capable de protéger nos concitoyens, tout en contribuant à la sécurité sanitaire mondiale », a déclaré Dr Beugré Mambé.

Il a, par ailleurs, invité les ministres concernés, notamment ceux en charge de la Santé et des Finances, à prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir une mise en œuvre rigoureuse et efficace de l’accord.

Prenant la parole, Mme Jessica Davis Ba, Ambassadrice des États-Unis d’Amérique en Côte d’Ivoire, a salué un partenariat « fort et en constante progression ». Elle a souligné que ce protocole marque le passage d’une aide traditionnelle à un modèle axé sur le commerce, l’innovation et la prospérité partagée.

Sur une période de cinq ans, les États-Unis entendent mobiliser plus de 270 milliards de FCFA pour soutenir des interventions prioritaires dans quatre domaines clés : le VIH/sida, le paludisme, la santé maternelle et infantile, ainsi que la sécurité sanitaire mondiale.

En retour, la Côte d’Ivoire a démontré, selon la diplomate américaine, un leadership exemplaire, en s’engageant à augmenter ses dépenses nationales de santé d’au moins 250 milliards de FCFA, dont 70 milliards de FCFA dédiés au co-investissement pour les médicaments et intrants essentiels.

« C’est une manifestation concrète de la volonté de la Côte d’Ivoire d’assumer pleinement la responsabilité du financement de son système de santé », a-t-elle affirmé, reprenant les propos du Premier ministre sur la souveraineté sanitaire.

L’Ambassadrice a également mis en lumière la contribution d’entreprises américaines déjà actives sur le terrain ivoirien. Elle a cité notamment ABD Group, engagé dans la construction de plus de 60 maternités équipées d’installations d’eau potable et de technologies médicales de pointe, ainsi que Zipline, qui utilise des drones pour la livraison de produits médicaux vitaux jusque dans les zones rurales les plus reculées.

Se félicitant du travail conjoint des équipes techniques des deux pays, Mme Davis Ba s’est dite confiante quant à la capacité de la Côte d’Ivoire à remplir les conditions nécessaires pour bénéficier de 35 milliards de FCFA supplémentaires prévus dans le cadre de cet accord.

Un partenariat stratégique renforcé

Au terme de la cérémonie, les deux parties ont réaffirmé leur détermination à faire de ce protocole un levier durable de transformation du système de santé ivoirien. Les États-Unis demeurent ainsi le premier partenaire de la Côte d’Ivoire dans le secteur de la santé, dans une dynamique de coopération appelée à produire des résultats concrets et mesurables au bénéfice des populations. 

Wassimagnon