Paul Biya lors de dernier discours a la jeunesse (Ph)

Calixthe Beyala, romancière camerounaise de renom, a mis le feu aux poudres. Elle accuse Tony Obam, un entrepreneur cité en exemple par le président Paul Biya, dans son dernier discours à la jeunesse, d’être un «voleur ». Cette déclaration choc intervient après le discours du 11 février, où Biya a présenté Obam comme un modèle pour la jeunesse. Mais selon Beyala, cette citation est une « grossière erreur ».

Une erreur qui fait tache

Beyala souligne qu’un chef d’État ne rédige pas lui-même ses discours. Cette tâche est confiée à des experts. Pour elle, la faute revient à celui qui a rédigé le texte. Citer un individu controversé comme modèle est, selon elle, un manque de rigueur. Elle dénonce une méconnaissance des valeurs fondamentales.

Tony Obam, qui a reçu 100 millions FCFA de l’Etat, au cœur de cette polémique, est accusé de bien plus. Le Préfet de l’Océan, dans la région du Sud, Nouhou Bello, a adressé une lettre au ministre de l’Agriculture et du développement rural (Minader). Il y dénonce les agissements de M. Obam. Selon lui, le Centre d’Incubation de la Filière Banane Plantain, créé par Obam, n’existe que sur le papier. Pourtant, il aurait reçu des subventions colossales.

Le Préfet affirme que ce centre n’a aucune activité visible sur le terrain. Il accuse Obam d’organiser des événements d’envergure pour extorquer de l’argent. Ces agissements pourraient nuire aux relations diplomatiques du Cameroun. Le Préfet demande un audit urgent.

Cathy Meba monte au créneau

Cathy Meba, conseillère régionale dans le sud du pays et nièce de Paul Biya, a également réagi. Dans une capture devenue virale, elle déclare : « M. le Président, on vous a menti. » Elle affirme qu’Obam n’a même pas un centimètre carré d’exploitation. Elle dénonce une imposture et regrette que d’autres jeunes méritants n’aient pas été cités.

L’image du Cameroun en jeu

Cette affaire soulève de nombreuses questions. Comment sont choisis les modèles pour la jeunesse ? Quelles compétences sont valorisées dans les hautes sphères de l’État ? Calixthe Beyala insiste sur l’importance de promouvoir des modèles inspirants. Elle appelle à une meilleure sélection des collaborateurs. Les mots d’un chef d’État ont un poids immense. Ils doivent être choisis avec soin. Ils reflètent l’image d’un pays tout entier. L’affaire Tony Obam rappelle que la transparence et la crédibilité sont essentielles. Et, surtout, que le Cameroun mérite mieux.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com