

Cameroun : Après huit jours d'angoisse, l'abbé MBAÏBAREM échappe aux griffes de ses ravisseurs
L’abbé Valentin Mbaïbarem (Ph)
Après huit jours d'une captivité qui a tenu en haleine toute la communauté catholique du Cameroun, l'abbé Valentin Mbaïbarem a retrouvé la liberté ce vendredi 16 mai 2025. La nouvelle, attendue avec impatience, a été officiellement communiquée par Monseigneur Faustin Ambassa Ndjodo, archevêque métropolitain de Garoua.
« C'est avec un immense soulagement que nous annonçons au peuple de Dieu la libération de l'abbé Valentin Mbaïbarem », indique le communiqué signé par le Père Emmanuel Bonkou, chancelier de l'archidiocèse. Le curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Mandingring avait été enlevé le 7 mai dernier sur l'axe routier Guidjiba-Tcholliré, dans la région du Nord Cameroun, une zone connue pour son instabilité sécuritaire grandissante.
L'archevêque de Garoua a tenu à exprimer sa profonde gratitude envers « tous ceux qui ont élevé des prières pour cette cause » et a invoqué « la bénédiction du Seigneur sur tous ceux qui ont œuvré pour ce dénouement heureux ». Cette formulation diplomatique laisse planer le mystère sur les conditions exactes ayant permis cette libération.
Contours troubles
L'enlèvement de l'abbé Mbaïbarem s'inscrit dans un contexte alarmant. Le religieux n'était pas seul lors de son rapt - six autres personnes avaient été capturées simultanément par le groupe armé. Le drame s'était rapidement intensifié avec l'exécution d'un des otages par les ravisseurs, suivie de la libération de cinq autres captifs. Seul l'homme d'église demeurait entre les mains des kidnappeurs jusqu'à ce vendredi.
Selon plusieurs sources médiatiques concordantes, les ravisseurs avaient exigé une rançon colossale de 25 millions de francs CFA (environ 38 000 euros) pour la libération du prêtre. Face à cette situation, une mobilisation exceptionnelle s'était organisée au sein de la famille de l'abbé et de la communauté catholique, avec l'ouverture d'une collecte de fonds destinée à contribuer à sa libération.
Silence sur la rançon
L'archidiocèse de Garoua maintient cependant un silence prudent sur la question centrale du versement éventuel d'une rançon. « Aucune information n'a été communiquée sur le paiement ou non de la somme demandée », précise notre source proche du dossier. Cette discrétion, habituelle dans ce type d'affaires, vise à ne pas encourager la multiplication de tels actes criminels dans une région déjà fragilisée.
Les enlèvements contre rançon se multiplient dangereusement dans la région du Nord, ciblant particulièrement les figures d'autorité morale ou les personnes perçues comme disposant de réseaux de soutien financier..
Pour l'heure, l'abbé Valentin Mbaïbarem se remet progressivement de cette épreuve traumatisante, entouré des siens et de sa communauté paroissiale. Les fidèles de Saint-Jean-Baptiste de Mandingring préparent déjà une célébration pour remercier le ciel de ce qu'ils considèrent comme un « miracle de la Providence ».
Alors que l'émotion et le soulagement dominent, des questions demeurent sur les moyens à mettre en œuvre pour garantir la sécurité des déplacements dans cette région troublée du Nord Cameroun, où la menace d'enlèvements plane comme une épée de Damoclès sur les populations locales.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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