© Koaci.com - jeudi 04 juillet 2019 - 12:52

Koutoukou jeudi à  Bouaké (ph KOACI)

© koaci.com - Jeudi 4 Juillet 2019 - Des consommateurs du Koutoukou ou Gbêlê, boisson locale fabriquée à  base du palmier, levure, sucre et d'autres produits, de la capitale de la paix, contrairement à  ceux des 13 Communes d'Abidjan, continuent de boire sans crainte leur alcool à  degré méconnu.

Suite à  l'intoxication au Koutoukou à  Abatta, un village de la commune de Bingerville où 6 personnes seraient mortes après avoir consommé cette boisson locale, Vincent Toh Bi Irié, préfet d'Abidjan a exhorté les consommateurs du Koutoukou de sa zone avec environ 6 000 litres de ce liquide alcoolisé découverts, à  s'abstenir de boire cette boisson jusqu'à  la fin des enquêtes.

À Bouaké, dans des maquis et bistrots visités ce Jeudi 04 Juillet matin par KOACI, les "Gbêlêmans", adeptes du Koutoukou étaient au rendez-vous. Malgré plusieurs "tirs" engloutis, une furtive lucidité permet à  nos interlocuteurs, consommateurs du Koutoukou, de nous faire savoir qu'ils seraient au parfum de l'actualité sur ce sujet.

« Je suis au courant de ça. On dit ça tué 6 personnes à  Babi (...) Ça nous concerne pas à  Bouaké (...) On est "kanqué"...» indique difficilement par des onomatopées Adamo, friand de cette boisson locale qui ajoute que sa consommation journalière avoisinerait les 2 000 fcfa. Chez Kobenan un fabricant du Koutoukou dans un quartier de Bouaké, les bouteilles et bidons remplis de la boisson alcoolisée, attendent la venue des clients, qui seraient composés en majorité des gérants de Bistrots, Maquis, Cabarets, Bars et certains particuliers.

Établi dans un champ pour sa fabrication, Kobenan confie à  KOACI que « vu mon emplacement, je ne bénéficie d'aucun contrôle de qui que ce soit. Ministère de la Santé oh, ministère du Commerce oh, personne ne nous contrôle. Pour contrôler là , il faut déjà  savoir où on est (...) En tout cas, nous tous qui fabriquons ça à  Bouaké, sommes 95 % de la même ethnie et on se connaît. J'ai appris à  fabriquer le Koutoukou de mon père qui est décédé et je continue son œuvre. J'ai une centaine de clients et je travaille avec des frères. Ce qui s'est passé à  Abidjan, ce n'est pas le Koutoukou qui a tué ces gens. Moi je suis certain que ces personnes ont été empoisonnées à  travers le Koutoukou pour peut-être incriminer le fabricant. Notre Koutoukou ici est sécurisé.»

Enfin, contrairement à  Abatta, aucun cas similaire n'a été signalé à  Bouaké durant ces derniers jours, à  en croire une source médicale.

T.K.Emile, journaliste de la rédaction de KOACI permanent à  Bouaké