Adou vendredi à  Abidjan (ph KOACI)

© koaci.com – Vendredi 05 Juillet 2019 – Le procureur de la République est ce jour revenu sur deux affaires qui font la une. La condamnation du maire révoqué du Plateau, Noël Akossi Bendjo, en exil en France à  20 ans de prison et 10 milliards de Fcfa d'amende pour détournements de blanchiment d'argent, et les poursuites contre le responsable de la jeunesse du PDCI urbaine, Valentin Kouassi, placé sous contrôle judiciaire pour des propos susceptibles de troubler l'ordre public.

Richard Adou a, dans une déclaration lu devant la presse, dans un premier temps rappelé les faits de la première.

Richard Adou: «Une mission de vérification et de contrôle initiée par les services du ministères de l’intérieur a constaté des irrégularités dans la gestion de la Mairie (du Plateau, ndlr), suite à  la révocation du maire (en juillet 2018, ndlr) l'intérimaire (Yapi, ndlr) a saisi mon parquet d'une plainte contre X pour détournement de fonds et faux et usage de faux, l'enquête confiée à  la police économique et financière permettait de découvrir que le maire révoqué (Bendjo, ndlr) avait signé des contrats avec des structures privées sans délibération effective du conseil municipal pour confier à  une structure appelé negoce communication, en abrégé neg com (entreprise de Jacques Ehouo,pas jugé car immunité ndlr) le recouvrement des taxes de publicité et d’occupation domaine public, malheureusement les dites sommes recouvrées n'ont jamais été reversées à  la Mairie, en effet les réquisitions adressées aux banques dans lesquelles les comptes de neg com étaient logés permettaient de découvrir que toutes les opérations de crédits étaient immédiatement suivies de retraits massifs par chèques ou en espèce, en outre, la trésorerie municipale ne recevait aucun centimes des dites taxes recouvrées. Une perquisition effectuée par les enquêteurs dans les locaux de neg com permettait de constater que les portes étaient hermétiquement fermées, les ordinateurs et les disques durs détruits.»

«L'information judiciaire ouverte par le parquet qui a également visé les faits de blanchiment de capitaux a abouti à  la décision de justice visée plus haut, en réponse aux interrogation de nos concitoyens, il convient d'indiquer ce qui suit, sur le quantum de la peine, c'est à  dire 20 années d’emprisonnement, voila ce que dit la loi, selon l'article 110 du code pénal, lorsque la valeur des choses obtenues au moyen des crimes et délits est égale ou supérieure à  25 millions de Fcfa, la peine est comprise entre 10 et 20 années d'emprisonnement et l’article 111 du même code exclu le bénéfice des circonstances atténuantes et du sursit. Sur le montant de l'amende judiciaire, 10 milliards, l'article 113 de la loi numéro 2016-492 du 14 novembre 2016 relative à  la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme indique que les personnes physiques coupables d'une infraction de capitaux sont punis d'une amende égale au triple de la valeur des biens ou des fonds sur lesquelles ont porté les opérations de blanchiment, en l'espèce il s'agissait de plus de 5 milliards de Fcfa le calcul est ainsi vite fait.»

Pour la seconde affaire, Richard Adou a annoncé que Kouassi Dibi Valentin était placé sous contrôle judiciaire avant d'appeler les uns et les autres à  la retenu.

Richard Adou: «Au cours d'un meeting animé le 23 juin 2019 dans le cadre de la tournée dite nationale de la mobilisation des troupes, Mr Kouassi Dibi Valentin avait appelé à  un soulèvement des population en cas de non réforme de la CEI. De tels propos incitant les populations à  se dresser les unes contre les autres et contre les institutions sont dangereux pour l'ordre public. Ce genre de propos sont à  la base d'opposition inter ethniques et de conflits intercommunautaires. Après son interpellation par la section recherche de la gendarmerie nationale sur les instruction du parquet une information judiciaire a été ouverte au 3e cabinet d'instruction. Le juge d'instruction ne l'a pas gardé en détention mais l'a placé sous contrôle judiciaire afin de prévenir le renouvellement de l'infraction.»

Conclusion du procureur: «C'est l'occasion pour le parquet d'inviter les uns et les autres à  la modération, à  la responsabilité et à  éviter des propos pouvant conduire à  des drames du genre de ceux que notre pays a déjà  connu.»

Amy Touré