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Sénégal: Eco, des intellectuels africains dénoncent une autre arnaque de la France pour faire survivre le F Cfa
 

Sénégal: Eco, des intellectuels africains dénoncent une autre arnaque de la France pour faire survivre le F Cfa

 
 
 
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 Il y a 4 ans
 
 
 
 
 
© Koaci.com - lundi 23 décembre 2019 - 14:07

Des mains manipulent des billets de F Cfa 


Les Présidents français et ivoirien Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont annoncé samedi 21 décembre à Abidjan, une « réforme historique » du franc Cfa d’Afrique de l’Ouest selon les deux chefs d’État. Mais des économistes la critiquent déjà, estimant qu’elle est incomplète et en trompe-l’œil. Dans la ligne des mire des critiques du projet : sa grande ressemblance avec le F Cfa, son nom qui ne veut rien dire pour les Africains mais surtout l’omniprésence de la France dans son élaboration. 



Le déplacement de deux jours d’Emmanuel Macron en Côte d’Ivoire a pris tout son sens samedi 21 décembre au soir lorsqu’il a annoncé, avec son homologue Alassane Ouattara, une « réforme » du franc CFA, prenant par surprise les citoyens des 14 pays utilisant cette monnaie. Des citoyens d’autant plus surpris que c’est le plus grand défenseur du F Cfa, le Président ivoirien Alassane Dramane Ouattara qui, d’un coup et comme si c’est une question de vie ou de mort, s’est mis à accélérer la cadence quant à l’entrée en vigueur de la nouvelle monnaie.


Selon nos informations, contrairement à leurs consœurs africaines, les grandes rédactions parisiennes avaient été cependant mises au courant à l’avance de ce que dirait le président français lors de sa conférence de presse avec Alassane Ouattara, et avaient donc compris que le F Cfa était le principal objet de sa venue en Côte d’Ivoire. Mais le plus grave c’est la précipitation dont Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont fait montre dans ce projet de la Communauté des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). 


Mais en fait en quoi consiste ce projet ? L'union monétaire de l'Afrique de l'Ouest (Uemoa) a convenu avec la France de renommer son franc CFA l'Eco et de couper certains des liens financiers avec Paris qui sous-tendent la monnaie commune de la région depuis sa création bientôt la Seconde Guerre mondiale. Dans le cadre de l'accord, l'Eco restera ancré à l'euro, mais les pays africains du bloc n'auront pas à conserver 50% de leurs réserves au Trésor français et il n'y aura plus de représentant français au conseil de l'union monétaire.


Les détracteurs du CFA le considèrent depuis longtemps comme une relique de l'époque coloniale tandis que les partisans de la monnaie disent qu'elle a assuré la stabilité financière dans une région parfois agitée. « C'est un jour historique pour l'Afrique de l'Ouest », a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara lors de sa conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron samedi à Abidjan.


Cependant, cette réforme apparaît comme le paravent du maintien d’une certaine domination monétaire de la France, pour plusieurs raisons. En effet, la France reste le garant de la parité entre l’Eco et l’Euro et se réserve le droit de revenir au sein des instances décisionnelles si les États africains venaient à faire défaut de paiement. Ce rôle de garant a permis à la France d’imposer la dévaluation de 50% du Franc CFA en 1994. Ensuite, l’arrimage pour l’instant fixe à l’Euro, interdit la souveraineté monétaire des pays, qui leur permettrait d’injecter des liquidités dans les économies nationales selon leurs besoins.


 

Tout cela qui fait réagir d’éminents intellectuels africains notamment des économistes pour qui « rien ne va changer en réalité ». Pour ces détracteurs du F Cfa et de la Françafrique d’une manière général, ce qui s’est passé c’est que face à une pression populaire grandissante, la France a été obligée de lâcher du lest, mais entend bien empêcher une vraie rupture avec la monnaie coloniale.


En effet, depuis plusieurs années et dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, des mouvements de contestation populaire contre la politique de la France se font de plus en plus entendre, sur différents sujets : insécurité, domination des entreprises françaises, soutien aux régimes autoritaires. La mainmise de la France sur le Franc Cfa cristallise ce ras-le-bol et de longs mois de mobilisations. Il fallait alors « faire quelque chose ». Mais pour ces éminents intellectuels africains il ne doit pas s’agir de « faire quelque chose » mais plutôt de sortir intégralement de la colonialité monétaire, comme le fait constater l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla


« Il y a la perspective que j'appelle le réformisme symbolique, qui consiste à [ne] toucher qu'aux systèmes visibles de la colonialité monétaire sans toucher aux fondamentaux du système du franc CFA ». Cela, soutient-il, comprend des propositions telles que le changement du nom du franc CFA, la fabrication de billets et de pièces en dehors de la France, et même la poursuite de la réduction du taux de dépôt des réserves de change auprès du Trésor français. Mais dit-il, « non, le franc CFA n’est pas mort ».


« Macron et Ouattara se sont seulement débarrassés de ses atours les plus polémiques. Le cœur du système est bel et bien en place », a assuré l’économiste. Pour qui, il s’agit en effet d’un « accord de coopération monétaire avec la France comme ‘garant’ ; parité fixe avec l’euro ; politique de répression monétaire ; maintien d’une zone franc composée de pays qui commercent peu entre eux et qui logiquement ne devraient pas partager une même monnaie ». Pire, Ndongo Samba Sylla soutient que cet accord entre les deux dirigeants signifie la mort de l’intégration monétaire de la Cedeao. « Avec ‘leurs’ réformes, Macron et Ouattara ont signé l’acte de décès du projet d’intégration monétaire entre les 15 pays de la Cedeao » , a-t-il tweeté. 


Le F Cfa n’est pas mort, c’est aussi ce que croit l’économiste et enseignant-chercheur ivoirien, Pr Mamadou Koulibaly. Dans un post sur Twitter, le premier candidat déclaré à la présidentielle ivoirienne de 2020 écrit : « Si le Fcfa est mort? Demain matin, quelle monnaie allons-nous utiliser? Est-ce ainsi que les pays européens sont passés du Franc Français, du Deutsche Mark, de la Lire, de leurs monnaies… à l'Euro? Allons... le Franc Cfa n'est pas mort...Pas du tout », a tranché l’économiste


Déplorant l’arrimage fixe à l’Euro, « Survie », une association française qui milite pour l’assainissement des relations franco-africaines, note que « cette monnaie forte (l’euro) et son taux de change mondial ne répondent en rien aux besoins des économies locales, notamment pour les pays exportateurs de matières premières, et sont clairement identifiés comme des freins au développement économique ».


 

Selon Pauline Tetillon, co-présidente de Survie, « cette annonce de Messieurs Macron et Ouattara sur la fin du Franc CFA permet de récupérer et d’empêcher la réforme d’intégration monétaire des pays de la Cedeao, et témoigne plutôt d’une volonté de maintenir la domination de la France sur cette nouvelle monnaie. ». Alors que pour son homologue Patrice Garesio, co-président de Survie, « ces dirigeants, tous deux défenseurs du F Cfa jusqu’à hier, n’ont aucune légitimité pour porter une telle réforme, qui n’est issue d’aucune concertation avec les représentants des pays de la sous-région. »


Selon l’économiste camerounais Martial Ze Belinga le fait de créer une nouvelle monnaie (Eco) sera dans un premier temps utilisée par les pays de la zone Uemoa, les autres pays de la Cedeao étant censés les rejoindre, chamboule tout parce que selon lui « le F Cfa et l’Eco sont deux projets qui ne peuvent pas aller ensemble ». « L’agenda de la Cedeao n’est pas compatible avec l’agenda F Cfa. A priori, l’Eco devait signer la fin du F Cfa », a-t-il fait savoir.


Le franc CFA est né en 1945 et correspondait à l'époque aux «Colonies françaises d'Afrique». Il signifie désormais «Communauté Financière Africaine» en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, il signifie «Coopération Financière en Afrique Centrale». Le CFA est utilisé dans 14 pays africains avec une population combinée d'environ 150 millions et 235 milliards de dollars de produit intérieur brut.



Sidy Djimby Ndao , Dakar 


Contacter KOACI.COM à Dakar : + 221773243692 – ou sn@koaci.com


 
 
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Babili
Où sont les applaudisseurs- ensenceurs-idiots singes aux apparences physiques humaines???????????!!!!!?????????? Morceau choisi: Pire, Ndongo Samba Sylla soutient que cet accord entre les deux dirigeants signifie la mort de l’intégration monétaire de la Cedeao. « Avec ‘leurs’ réformes, Macron et Ouattara ont signé l’acte de décès du projet d’intégration monétaire entre les 15 pays de la Cedeao » Chauannnnn est ce ouattara est quelqu’un à qui on peut confier la gestion d’un petit commerce de riz ou à plus fore raison tout un État??????? Ooooooo ouattara intellectuel terroriste. Je m’en doute et j’etais sûr que les réactions viendraient de nos éminents intellectuels fils du continent qui veillent toujours; bravoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo M.Sylla Que Le Seigneur vous protège. D’autres rections suivront sans doute du côté du Togo avec Kako Nubokpo et certainement du Mali également. Bravooooooooooo.
 
 il y a 4 ans     
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aze
Mes propos pourraient vous choquer mais le Président Ouattara n'est pas dans cette histoire...la vidéo de l'entretien montre bien qu'il n'est pas content...alors à chacun de déduire...même si je ne suis pas d'un bord politique, effectuons des analyses pour comprendre...
 
 il y a 4 ans     
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Peace101
Ko intellectuels... Ce sont des intellectuels ça ? Plutôt des cancrelats qui ne savent même pas de quoi ils parlent. Quelque soit ce qui est fait il se trouvera ces éprouvés et barrqies vides qui viendront sous le couvert d'être intellectuels pour torpiller ce qui est evident et va dans l'intérêt publique de la sous-région à court, moyen et long-termes... On avance...
 
 il y a 4 ans     
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