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Côte d'Ivoire : Mondoukou, un site de transit d'ordures, transformé en décharge à ciel ouvert qui gêne, le cri d'alarme des riverains
 

Côte d'Ivoire : Mondoukou, un site de transit d'ordures, transformé en décharge à ciel ouvert qui gêne, le cri d'alarme des riverains

 
 
 
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 Il y a 3 ans
 
 
 
 
 
© Koaci.com - jeudi 30 juillet 2020 - 11:07

vue de la décharge à Mondoukou (Ph KOACI)


Ils s'en plaignent, ils en souffrent, ils ne savent plus où donner de la tête.


Des populations de Mondoukou, village situé à quelques kilomètres de Grand-Bassam et d'Assinie, qui vivent essentiellement de la pêche et du tourisme, ne sont pas contents.

Mondoukou, c'est aussi ce raccourci pour atteindre Assinie par la route ou le canal.


Sauf que depuis plus d'une année, un site octroyé par la mairie de Grand-Bassam à l'agence nationale de gestion des déchets (Anaged), fait office d'une décharge.


Notre reportage nous amène sur le site de cette décharge à ciel ouvert gênante pour des populations et opérateurs économiques que nous avons interrogés.


En effet, et comme constaté sur place, des moustiques, des maladies, des mouches ont fait de cette zone un site qui n'enregistre plus de touristes.


Ce sont des populations inquiètes qui se posent pour la plupart la question de savoir, est ce que la nappe phréatique ne serait pas empoisonnée avec cette décharge qui est installée depuis plus d'un an et qui devait selon les informations en notre possession servir d'un site de transit.


Dame Niamké Marie-Louise, propriétaire d'une ferme qui emploie selon elle plusieurs personnes, se confiant à KOACI lance un cri d'alarme. Elle est confrontée au décès continuel de ses poussins du fait de cette décharge.


"J'ai une ferme juste en face de la poubelle. J'ai des poussins et à chaque fois mes poulets meurent. Je vais payer un poussin à 500 FCFA et je fais 6500 têtes et jusqu'à la vente, je perds 2000 au moins et cela se chiffre à 4 millions ma perte. Je ne sais pas comment je vais faire. Si l'Etat de Côte d'Ivoire peut nous aider qu'il le fasse, parce qu'on prend des prêts à la banque pour travailler. Mais quand tu prends et que tu n'arrives pas à rembourser, c'est la prison. Souvent quand on va acheter des aliments pour les poussins à notre retour, il n'y a plus de route pour passer parce que les camions déversent les ordures sur la route", a confié dame Niamké.


Koné Djakaridja, manœuvre dans une ferme à son tour confie qu'ils sont là malgré eux. Il révèle que lorsqu'il pleut, la route est impraticable et les ordures jonchent les rues.


"On tombe malade à cause des odeurs. Quand il pleut, l'eau de pluie déverse les déchets dans nos puits et c'est ce qu'on boit, vraiment on ne sait pas ce qu'on va faire", a lâché le manœuvre Djakaridja.


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Ces populations pointent du doigt la mairie qui ne lève aucun petit doigt face à leur souffrance. Nous nous sommes rendus à la mairie de Grand-Bassam, après les avoir contactés pour avoir leur version des faits.


Sur place, des agents en charge de la question sous couverts de l'anonymat on bien voulu se confier à nous.


Interrogés, ils confient que cela n'est plus de leur ressort depuis la prise d'un décret par le gouvernement qui a déchargé les collectivités locales de la gestion des ordures en les confiant à des sociétés prestataires de services sélectionnées par l'Anaged.


"Les mairies n'ont plus la gestion des ordures. Par contre l'entreprise qui est choisie au niveau du ministère de la salubrité qui fait l'appel d'offre et qui choisit les entreprises et la mairie n'est pas associée. Nous, on constate qu'une entreprise vient opérer sans qu'on ait un mot à dire. Nous on ne peut pas dire à l'entreprise d'arrêter de travailler. En fait, Mondoukou ce n'est pas une décharge, mais un site de transition. La décharge en elle-même se trouve à Aboisso. Mais il se trouve que l'entreprise Ozone qui doit assurer le transit ne le fait pas. 


La décharge de Mondoukou qui fait 4 hectares est mal utilisée. Non seulement ils ont un problème de transfert de ces déchets, mais les camions qui viennent déverser le font jusqu'à ce que les déchets vont souvent sur la route", révèlent des agents de la mairie de Bassam.


Ces agents vont nous confier aussi que l'entreprise sélectionnée par l'Anaged pour assurer le transit de ces déchets n'a en réalité pas de camions suffisants pour assurer cette tâche.


Comment cette entreprise (Ozone ndlr) a pu avoir le marché d'appel d'offre, voilà la question que ces agents se posent.


"On ne sait pas comment cette entreprise a été sélectionnée à l'appel d'offre. Plusieurs fois, nous avons eu des réunions avec l'entreprise de transit et l'Anaged. Notre difficulté c'est que si la mairie avait des moyens, la mairie allait faire des action plus fortes.", nous rapporte-t-on au niveau de la mairie de Bassam.


Ces agents de la mairie affirment aussi que plusieurs visites de terrains ont été faits sur le terrain avec le bureau national d'études techniques et de développement (BNETD) et que l'Anaged a été plusieurs fois interpellée.


Pour ce qui est des responsabilités qui ont été situées, impossibles pour ces agents de nous les révéler.


Des populations qui se plaignent, des agents de la mairie qui se lavent les mains affirmant que la gestion des ordures ne révèlent pas de la compétence des collectivités locales, nous avons voulu en savoir plus en interrogeant le bureau de l'Anaged de Grand-Bassam qui nous fera savoir d'adresser un courrier à la directrice.


Notre insistance va amener Monsieur Koné, assistant de la directrice du bureau de l'Anaged de Grand-Bassam à nous donner leur version des faits.


 

L'assistant de la directrice du bureau de l'Anaged de Bassam affirme que la décharge de Mondoukou ne gène en rien les habitants.


Il fait remarquer que c'est en raison de la crise sanitaire du Coronavirus que depuis un bon moment les ordures sont laissés pour compte.


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M.Koné affirme qu'en aucun moment les habitants de Mondoukou n'ont exprimé leur mécontentement sur la présence de cette décharge.

Il accuse certaines personnes qui font du lotissement dans le secteur d'être derrière cette cavale contre l'Anaged.


Pour monsieur Koné, le village de Mondoukou est en amont et que son entreprise est allé sur le terrain pour faire des études et qu'en aucun moment des risques de contaminations des eaux et des personnes n'est possible.


Il affirme que le site de Mondoukou est un site passager et que l'Anaged entend à réaliser une décharge moderne à Ayaou, une ville non loin de Bassam.


M.Koné affirme que ce sont des hommes d'affaires qui sont derrière la cavale lancée contre sa structure.


Des populations qui se plaignent, des agents de la mairie qui se lavent les mains dans la gestion des ordures et l'Anaged qui se dédouane, reste désormais à savoir ce que la suite de l'affaire va révéler.


À suivre...


Jean Chrésus


 
 
  Par Koaci
 
 
 
 
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SRIKABLA
Les ordures continuent d'être un casse-tête pour nos autorités politiques et administratives. En plus de cela les Ivoiriens ne font pas assez d'effort pour rendre les milieux urbains propres comme au Ghana voisin. Les maires et autres ne peuvent pas combattre SEULS les tas d'ordures.
 
 il y a 3 ans     
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BenMar87
Honte...honte...
 
 il y a 3 ans     
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